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La petite histoire de l’Halloween

Chroniqueur Michel Bouchard
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Ah l’Halloween! Que de souvenirs cette fête peut faire ressurgir. Cette fête où une seule fois dans l’année on peut lâcher notre côté fou et se déguiser. Tout le monde a tellement hâte, toute l’année durant, de pouvoir porter un masque pour… Un masque… Heu… UN MASQUE! Ah pis laissez-faire. On oublie l’introduction de complotiste et on raconte l’histoire de l’Halloween.

Demande-lui Samain

C’est à la fête de Samain, nom du Dieu de la mort (appelé Samonios en Gaule), la première des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique, que l’Halloween tirerait ses premières origines. Samain était une célébration de l’autre monde chapeautée par les druides. En effet, les Celtes avaient pour conviction que lors de cette soirée magique, les portes séparant le monde des âmes et celui des vivants s’ouvraient. Ainsi, les morts pouvaient revenir sur Terre et rendre visite aux vivants. Genre comme si les gens au Sénat Canadien revenaient à la vie le temps d’une soirée. Pour faire en sorte que les mauvais esprits en visite ne se fâchent pas, les gens laissaient des offrandes sur le pas de leur porte.

Ce sont les Irlandais qui ont apporté avec eux la fête de l’Halloween en Amérique du Nord, lors des vagues massives d’immigration de la fin du XIXème siècle.

Le nom Halloween est en réalité la contraction d’une expression anglaise qui se lit « All Hallows Even », ce qui veut dire en quelque sorte « veille de la Toussaint ». Au début la contraction s’écrivait Hallowe’en et elle est devenue le mot qu’on lui connaît maintenant.

Dans la religion catholique, c’est donc à la Toussaint que l’Halloween est associée. Une fête, mouais, disons plutôt une commémoration, que nos grands-parents soulignaient probablement, mais que les générations suivantes ont rangé dans le tiroir du je n’en ai rien à foutre. La Toussaint était célébrée le 1er novembre et l’objectif était d’honorer les Saints. Ici on ne parle pas de l’équipe de la NFL. Or c’est la veille que la célébration liturgique s’amorçait lors des Vêpres, le 31 octobre. On dénote ici une contradiction assez frappante. Fêter les morts et honorer les Saints, ce n’est pas vraiment la même chose, mais l’Église n’est pas à une contradiction près, avouons-le. 

J’ai la trouille

Qui dit Halloween dit automatiquement citrouille. Mais pourquoi donc? Outre le fait que la récolte de la citrouille fitte pas mal avec la date de l’Halloween, il y a une explication logique qui va au-delà d’une simple coïncidence. Avant que les citrouilles ne deviennent le légume officiel de l’Halloween, sachez qu’à une époque, les Anglais sculptaient un visage sur un navet, oui, vous avez bien lu, un navet. Ensuite, ils y inséraient une bougie. Ça sonne pas super bien un navet d’Halloween. 

Lorsque les Irlandais sont débarqués sur les côtes américaines avec cette tradition, les navets n’avaient pas la même disponibilité. Ils ont dû trouver autre chose. Comme les citrouilles étaient plus faciles à sculpter et moins prisées pour leur saveur – c’est clair que ça goûte le chr***- ils ont commencé à substituer le navet par le gros cucurbitacé orangé. Il va sans dire que c’est une meilleure solution que tailler un bonhomme sourire dans un topinambour, un pois mange-tout ou une roche.

C’est le personnage de Jack-O’Lantern qui se veut le symbole de cette fête. Jack, c’est la légende d’un motherfucker qui s’amusait à niaiser le diable. Un peu ivrogne, pas trop vaillant, méchant, espiègle, égoïste, Jack s’est retrouvé devant une grave problématique à sa mort, le 31 octobre. Le ciel ne voulait pas l’accueillir à cause de ses trop nombreux vices et le Diable n’en voulait pas non plus à cause des coups pendables qu’il lui avait fait subir durant sa vie… Il s’est donc retrouvé condamné à errer sur Terre dans la pénombre, avec pour seule source de lumière, un navet sculpté en guise de lanterne… On le représente aujourd’hui avec une tête de citrouille. 

Déguise à ta guise

À l’Halloween, traditionnellement, les enfants passent de maison en maison pour récolter des friandises. Pour ce faire, ils se déguisent en différents monstres popularisés par le cinéma: Dracula, Frankenstein, un loup-garou, une momie, une sorcière… Or aujourd’hui, quand on entre dans un magasin de costumes d’Halloween, la tendance est aux tenues plus légères. En fait on dirait que tous les personnages classiques ont maintenant un côté sexy. Ce qui est légèrement troublant. Une pute vampire, une pute sorcière, une pute momie. Sky is the limit!

Trick or treat: quessé ça mange en hiver?

En anglais, les enfants qui passent l’Halloween cognent aux portes et lorsqu’on leur ouvre, ils disent Trick or treat. On pourrait traduire cette expression en disant que ça signifie lamantin bisexuel en chaleur, mais ce serait totalement faux. En réalité, l’expression signifie échanger une protection en retour d’un sort… Cet étrange comportement est le résultat d’une coutume ancienne venue d’Europe alors que des quêteux échangeaient de la nourriture en retour de prières. Qui n’a jamais échangé un Jos Louis en retour de deux Notre Père ? Au Québec, les enfants bien élevés disent simplement Joyeuse Halloween, et non JOYEUX. Parce que cette fête n’a pas de testicules, elle est féminine. 

Célébrée partout? Pas vraiment.

Fait intéressant: Si vous pensez que les Français s’amusent à passer l’Halloween depuis des générations, détrompez-vous. Cette fête folklorique païenne n’est pas une tradition en France. En fait, il ne faut reculer que de quelques années pour recenser l’apparition d’une Halloween française telle qu’on la connaît en Amérique du Nord. C’est à la fin des années 1990 que les Français ont adopté cette nouvelle tradition. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est suite à une campagne publicitaire de France Télécom que l’engouement pour l’Halloween a gagné cette partie du vieux continent. L’entreprise avait alors mis en place une brillante campagne marketing pour propulser les ventes de leur nouveau téléphone, Olaween. Pour déployer la marque, France Télécom a eu l’idée de distribuer dans Paris des milliers de citrouilles oranges, soit la même couleur que le portable. D’autres compagnies ont emboîté le pas et c’est ainsi que la population a adopté cette mode. Halloween n’est pas une fête d’envergure mondiale, même si elle est célébrée notamment en Irlande, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande ainsi qu’au Canada.

Quand le marketing s’en mêle

Comme on le déplore souvent, Noël est devenu une fête commerciale où les grands magasins profitent des célébrations pour casher à fond sur tout ce qui est possible de soutirer aux portefeuilles des consommateurs. Sachez que ce n’est pas réservé uniquement à Noël, puisque les grands penseurs du marketing ont su flairer la bonne affaire avec Halloween aussi. En effet, depuis quelques décennies, Halloween est commercialisée au maximum. Bonbons, décorations, costumes, monstres gonflables, maquillage, on y fait des affaires d’or. 

Quand les parents sont trop intenses

En 2019, plusieurs municipalités du Québec ont décidé de repousser l’Halloween d’une journée à cause de mauvaises conditions météorologiques. Suite à cette décision, de nombreux parents ont envahi les réseaux sociaux pour faire savoir leur mécontentement. Le hashtag #Halloweengate est même devenu une tendance au Canada. Un soulèvement populaire parce que l’Halloween est reportée au lendemain, c’est, disons-le, un peu cave. Si ces gens prenaient autant la politique à coeur, peut-être que le taux de participation aux élections serait plus élevé. On dit ça, on dit rien…

Hollywood et Halloween: deux complices

L’Halloween est un sujet parfait pour le cinéma d’horreur Hollywoodien. Bon an, mal an, on s’assure de faire concorder la fête du jaune-orange avec la sortie de films d’épouvante. Parce que si on sortait des films de Noël à cette date, le fit serait moins bon. Quoique les Dollarama sortent bien les trucs d’Halloween en juillet, les affaires de Pâques en février et les cossins de la fête du Québec en avril, mais bon, ça c’est une autre histoire. Revenons à nos moutons. Hollywood a su capitaliser sur la fête d’Halloween en sortant des films d’horreur chaque année à cette date. Évidemment, certains sont devenus des classiques de cette fête. Le premier nom qui nous vient en tête: Michael Myers évidemment. Qui est apparu pour la première fois dans un film du nom de Halloween, en 1978 et dont on a poussé le bouchon au maximum dans les 459 suites qu’on a réalisées après coup.

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