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Aux armes! Le petit guide des armes loufoques à travers l’histoire

Chroniqueur Charles Beauchesne
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Depuis que nos ancêtres sont sortis de l’eau et ont développé des pouces opposables, on remarque historiquement une certaine constante dans cette façon qu’ont les humains de déployer des trésors d’ingéniosité et d’imagination au développement de nouvelles méthodes de plus en plus spécifiques pour nous entre-démolir la gueule. Évidemment, certaines imaginations étant plus « Cirque du Soleil » que d’autres, plusieurs armes tout à fait improbables et rigolotes ont fini par quitter la table à dessin pour se retrouver dans le vrai monde devant des ennemis qui, manifestement, allaient vivre leurs derniers moments dans une certaine confusion. Donc, parce que parfois la résolution de conflits ne passe que par l’invention d’une arbalète mitrailleuse ou d’un lance-flammes avant J.C., jetons un coup d’œil à ces armes qui étaient probablement toutes de bonnes idées sur papier…

Crédit photo : Le Cho Ko Nu

Alors que l’arbalète réapparaît en Europe aux alentours du 10e siècle (il y en avait pendant l’antiquité, mais fouillez-moi, le Moyen-Âge a égaré le mémo à quelque part) et qu’à l’époque, ça faisait tout un tollé parce que c’était super difficile de tirer à l’arc et maintenant n’importe quel plouc médiéval pouvait utiliser un gadget plus performant où tu n’es pas obligé de perdre ton temps à tirer sur une corde comme un pauvre con (problèmes du Moyen-Âge), les Chinois avaient déjà développé, depuis plusieurs siècles, le Cho Ko Nu. Effectivement, pendant ce qu’on appelle « la période des trois royaumes » (grosso modo le moment où la chine médiévale s’est divisée en trois royaumes), un stratège militaire chinois du 3e siècle du nom de Zhuge Liang aurait développé une nouvelle arbalète à répétition complètement « death metal ». Le Cho Ko Nu, qui apparemment se traduit par « l’arbalète de Zhuge » même si son nom a zéro l’air d’être dans le mix initial, était donc la toute nouvelle patente en vogue avec un chargeur pouvant contenir 10 traits (c’est comme ça qu’on appelle les projectiles d’arbalète même si on dirait à s’y méprendre des flèches) et la capacité de les tirer en 15 secondes (à 100 hommes, ça donne 1000 traits en 15 secondes, ce qui est tout à fait abusif si vous voulez mon avis), chaque trait étant immédiatement remplacé par une ingénieuse mécanique. Mécanique que les Cho Ko Nu (oui c’est aussi le nom des dudes qui utilisaient un Cho Ko Nu, pourquoi faire compliqué) se devaient de comprendre pour entretenir leur arbalète et disons que ça avait l’air laborieux et compliqué; personnellement, je crois que je me serais rapidement mis à sacrer après mon Cho Ko Nu. Je me connais.

Les micro-guns

Dès la fin du 19e et probablement pendant la totalité du 20e siècle, les gens ont pris la désagréable habitude de cacher des fusils dans tout pour continuellement se faire le saut avec un enchaînement infini de « guns surprises ». Tout d’abord, on note le micro-revolver Dyson dit « le petit », qui était essentiellement un fusil monté sur une bague utilisé par les joueurs de cartes de l’époque des cowboys afin de se sortir de toutes ces situations épineuses généralement associées au gambling de l’époque des cowboys… Ironiquement, on raconte par contre que l’arme était littéralement un pari en elle-même étant donné cette tendance qu’avait une explosion de poudre aussi proche des doigts de faire plus de dommage que la mini balle qu’elle est censée propulser. Tout est dans tout j’imagine. Vous serez également fasciné d’apprendre qu’une centaine d’années plus tard, les agents du KGB (les genres de James Bond soviétiques qui sont d’ailleurs plus souvent qu’autrement les ennemis de James Bond) avaient développé leur propre version du micro-revolver, cette fois-ci dissimulé dans un tube de rouge à lèvres suavement baptisé « le baiser de la mort ». J’imagine qu’une détonation de poudre près des lèvres, ça se « dealait » mieux…

Les dauphins de guerre

D’ailleurs, parlant des soviétiques, croyez-le ou nom, dans les années 60, au comble de la guerre froide, nos amis les fripons rouges auraient établi un fastidieux programme de dressage militaire pour dauphins. Les animaux étaient apparemment dressés à détecter les missiles submergés, à aller à la rescousse des plongeurs, ou tout bonnement à foncer têtes premières dans les mines sous-marines pour les détonner (détail qu’on a dû sagement omettre de mentionner aux dauphins en question). On aurait d’ailleurs entraîné également nulles autres que des otaries afin de relayer rapidement de l’équipement aux plongeurs… Et maintenant, je ne demande qu’à prendre le thé avec l’individu qui un jour a décidé de militariser le concept même de MarineLand. Ce qui nous ramène donc à l’énigme zen : est-ce que c’est James Bond qui s’est inspiré des Soviétiques ou les Soviétiques qui ont éventuellement flashé sur toutes les idées que les scénaristes pensent qu’ils ont eues?

Le makahuitl

Utilisé par l’élite des guerriers aztèques, le makahuitl était une sorte de palette de bois aplatie avec un manche (comme au criquet) ornée de plaques d’obsidienne (un verre volcanique plus coupant que nos scalpels d’aujourd’hui) super aiguisées (contrairement au criquet). Étant donné que les Aztèques n’avaient pas développé la métallurgie, l’obsidienne était utilisée pour le tranchant de la lame. Et quel tranchant! Les récits conquistadors racontent que le makahuitl était capable de décapiter un homme, le couper en deux, ou même décapiter un cheval (dépendamment de vos plans pour la fin de semaine). Évidemment, la lame était très fragile, mais cela ne faisait que contribuer à son efficacité, puisque les éclats de verre volcanique avaient tendance à rester à l’intérieur du corps et à provoquer des hémorragies internes. Sacrés Aztèques!

Le feu grégeois

Et si je vous disais qu’à un moment donné, quelqu’un a trouvé le moyen d’inventer le lance-flammes au Moyen-Âge? Effectivement, on attribue à Callinicus d’Héliopolis, un architecte grec du 7e siècle réfugié à Constantinople (le cœur de ce qu’on appelait à l’époque l’empire Byzantin pour ceux que ça intéresse), l’invention d’un liquide hautement inflammable : le « feu grégeois », ou « feu grec » (parce que le dude était grec, t’sais!). Alors, en gros, c’était un liquide tellement inflammable qu’il continuait à brûler dans l’eau (certains disent même que c’était l’eau qui y mettait feu, ce qui ne devrait simplement pas arriver dans un monde normal), projeté par une sorte de boyau d’arrosage byzantin du 7e siècle monté sur un bateau pour mettre le feu à d’autres bateaux. Inutile de vous dire que le concept du napalm en l’an 670 créait une certaine anxiété chez l’homme médiéval moyen, car en plus de devoir essayer de comprendre comment le bateau d’en face crache du feu, le liquide collait à la peau (en brûlant, dois-je le mentionner) et ne pouvait être éteint que par le sable, le vinaigre ou l’urine (évidemment!). On utilisait également le « feu grégeois » dans des urnes explosives lancées à partir de catapultes et ça devait forcément être désagréable pour quelqu’un. Ce qui est fascinant d’ailleurs, c’est que le secret du feu liquide était un secret si bien gardé des Byzantins, qu’aujourd’hui encore les scientifiques ne sont pas tout à fait certains de la recette, quoique si vous demandez à mon duodenum de gars mi-trentaine, c’est certainement moins pire que la plupart des sauces à ailes de poulet.

Le urumi

Quoi de pire qu’être un Indien de la troisième période Sangam et tout simplement être incapable de se décider entre le fouet ou l’épée (personnellement, j’en perds le sommeil!). Néanmoins, c’est ici qu’entre en scène le urumi, l’épée-fouet du compromis! Constitué d’un bouquet de lames « molles » de 4 à 5 pieds, faites d’acier et de laiton (la version Sri Lankaise en comporte jusqu’à 32, ce qui doit demander un certain talent d’improvisation en gestion de l’espace pour ne pas perdre une couple de nez dans le processus), le urumi était manié à la manière d’une masse d’arme médiévale, en utilisant le momentum naturel et la force centrifuge pour découper le monde en rondelles selon le même principe que la mandoline de cuisine (tout le monde se coupe tout le temps avec ça dans les émissions de cuisine, concentrez-vous et arrêtez de déconner pour la caméra, nom de Dieu). Le urumi se gardait enroulé autour de la ceinture et se voyait spécialement pratique pour les combats contre plusieurs adversaires… Mais mettons qu’il fallait être prêt à faire une couple de stepettes pour swinger ça comme du monde sans être victime du même problème de mandoline que tous ces participants à Un souper presque parfait.

Le chakram

D’ailleurs, quitte à couvrir le continent indien, aussi bien vous parler des chakrams, des anneaux de fer aiguisés qu’on lançait comme des frisbees à l’image de Xena la princesse guerrière. (Right? Quelqu’un se souvient de Xena? J’étais pas tout seul à regarder la télé dans les années 90?) Principalement utilisés par les sikhs à partir du 5e siècle, les chakrams avaient autant d’utilités meurtrières que de tailles individuelles. On pouvait le lancer à dos d’éléphant pour plus d’aérodynamisme que la lance, en disposer plein autour d’un turban conique (comme le chapeau de Merlin l’enchanteur) pour se protéger la tête, mais surtout on le lançait sur du monde pour le plaisir de voir des membres se sectionner sous nos yeux. Plus curieux encore est la technique pour les lancer : il fallait les « spinner » sur son doigt comme un mini hula hoop avant de les faire décoller par un habile mouvement du poignet, que je vous suggère fortement de ne pas « moffer »… Dépendamment de leur taille (de 15 centimètres à celle d’un bouclier), on pouvait leur faire parcourir une distance allant de 40 à 100 mètres, et je vous conseille une fois de plus de ne pas être un touriste qui déguste une sucette glacée sur la trajectoire de cette affaire-là…

Les bombes puantes

Pendant la Seconde Guerre mondiale, à un moment où manifestement les Américains commençaient à en avoir plein leur casque de G.I. Joe de ces satanés nazis, l’idée leur est venue de les démoraliser en les aspergeant de bombes puantes, et tout ça me fait personnellement beaucoup rire. Les projectiles odorants « Who me? » (en français « qui moi? », comme ce que dirait quelqu’un qui vient de péter) ont donc été développés pour asperger les troupes hitlériennes d’un liquide à base de souffre dont les parfums allaient de « caca » à « vomi » en passant par « chèvre » et « pieds qui puent » (j’ai cinq ans en ce moment). Seul problème (qui rend tout ceci encore plus amusant à mon avis), les soldats « aspergeurs » étaient plus souvent qu’autrement victimes du vent, qui avait la fâcheuse habitude de leur renvoyer tout ça dessus et de les faire puer autant que les Nazis (hihi!).

 

L’attrape-coquin

Même si le nom le fait passer pour une punition bénigne à quelqu’un qui aurait volé une tarte, l’attrape-coquin était en fait un anneau de métal parsemé de pointes acérées et monté sur une lance pour faire tomber les gens de leur cheval. Aussi étrange que ça puisse paraître, cette arme du Moyen-Âge (néanmoins utilisée jusqu’au 18e siècle) était considérée comme non létale et principalement utilisée pour capturer des nobles (donc revêtus d’une armure qui, on se croise les doigts, les protègerait des 32 façons dont j’anticipe que l’attrape-coquin pourrait mal tourner) afin de les échanger contre une rançon. Détail intéressant, les autorités indiennes auraient réactualisé l’attrape-coquin pour capturer les malfaiteurs par la taille afin de maintenir la distanciation sociale pendant la pandémie de COVID-19 et je sais tout simplement pas quoi penser de tout ça.

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