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PETER MACLEOD

Chroniqueur Nathacha Gilbert
Photographe Franca Perrotto
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UN PAS DE PLUS VERS LA LIBERTÉ!

Entre les représentations de son one man show, le tournage de sa série télé à Z, l’animation de son émission de radio à CKOI et ses nombreux autres projets, on a été capable d’attraper l’humoriste Peter MacLeod afin de prendre des nouvelles d’un gars vraiment tripant!

Peter, on a eu l’opportunité de se rencontrer en personne aujourd’hui parce que, dans quelques heures, tu offriras un spectacle à Québec. Comment se passe la tournée? Ouf! Si c’était toujours comme à Québec, il n’y en aurait pas de problèmes. (Rires) Je ne sais pas si c’est la Salle Albert-Rousseau ou le public de Québec, mais je suis vraiment privilégié. Depuis le début de ma carrière, je te dirais que Québec a toujours été un château fort pour moi. Montréal a tellement changé dans les dernières années. C’est sûr que ç’a un gros lien avec l’immigration et tout ça, et c’est très correct aussi! C’est beaucoup plus multiculturel. Mais avant ça, les gens qui restaient sur la Rive-Sud ou la Rive-Nord, c’était comme un honneur pour eux de venir voir un spectacle à Montréal. Il a poussé tellement de belles salles en périphérie, que ce soit le DIX30, l’Assomption, Terrebonne, Sainte-Thérèse, etc. Les gens sont fiers d’aller voir des spectacles dans leur patelin. […] Et on va être honnête aussi : les travaux à Montréal, c’est épouvantable.

Ton spectacle s’intitule Libre… De quoi est-il question dans ce show-là? Ça tourne vraiment autour de la liberté. C’est le fun parce que, d’entrée de jeu, j’explique un peu les médias sociaux et la vie dans laquelle on vit; à quel point ils peuvent nous brimer de la liberté. Le premier numéro, c’est vraiment un beau clin d’œil de société et je suis très fier de ce que j’ai écrit. […] Le deuxième numéro parle un peu de notre consommation de la vie de tous les jours. […] Ensuite, je parle du mensonge. Je crois que le mensonge brime énormément la liberté et j’ai beaucoup de misère avec ça. Pas mal tout le monde ment, et c’est triste. La vérité fait partie des principes de vie auxquels j’ai adhéré il y a quelques années. Plus je m’approche de ça, plus je me rends compte qu’on vit dans un monde où les gens ne sont pas prêts à entendre la vérité.

C’est ton cinquième one man show. Est-ce qu’on peut se lasser de la vie de tournée? Avec les conditions de cette tournée-là, ç’a ben du bon sens… notamment à cause de la radio. Je fais une tournée qui est beaucoup moins prenante; c’est sûr que ça fait des horaires assez imposants. Le plus loin que je vais, c’est pas mal Québec. En début de tournée, on est allés faire un tour en régions, mais je te dirais que je ne vais jamais ben ben plus loin qu’à deux heures de route.

Tu pilotes l’émission du retour à CKOI Montréal, Le Clan MacLeod. Ça doit être de la gestion quand tu es en spectacle à l’extérieur, non? Je te dirais que, par année, il y a à peu près cinq soirs, peut-être six, où je dois faire de la radio à l’extérieur [de Montréal]. Parfois, il y a des segments que je peux préenregistrer et, par exemple, quand je suis en spectacle à Trois-Rivières, ça me permet de faire la route quand même.

Tu animes avec Valérie Roberts et Patrick Marsolais. Quel genre de relations entretenez-vous en ondes versus hors d’ondes? C’est une très bonne question. J’avais travaillé avec Patrick il y a quelques années et, on se le dit souvent, c’est le fun de voir à quel point, parfois, la vie prend de bonnes tournures et qu’on fait de bons choix. J’ai fait beaucoup de travail sur moi. Des fois, tu as l’impression de tourner en rond, d’être moins sur ton X. Tu reviens souvent aux mêmes places et c’est peut-être rattaché au passé… Tu te crées des genres de systèmes de protection, si on veut, et je me suis fait ce beau cadeau-là de revisiter des pans de ma vie… Et Pat me mentionnait dernièrement qu’il aimait beaucoup la façon dont j’ai évolué. Quand on a travaillé ensemble, il y a environ trois ou quatre ans, malheureusement, le climat n’était pas favorable. Je rentrais dans un show déjà existant, etc. Là, on travaille dans un show qui est nouveau, c’est du sang neuf. Valérie s’est jointe à nous. C’est une fille qui est extrêmement mature et qui a une très bonne culture générale. On travaille dans l’ouverture, dans la bonne humeur. Avant, quand je travaillais en équipe, on dirait que je m’imposais que ces gens-là deviennent des amis dans la vie. Tandis que là, je suis rentré avec une énergie complètement différente en me disant que si ça devait arriver, ça allait arriver naturellement, que je ne forcerais pas les choses. Et je te dirais que, présentement, il y a un très grand respect, une camaraderie qui grandit chaque jour. J’ai énormément de plaisir. Pat, les gens ne le connaissent pas assez, mais il gagne à être connu. Il a un univers et une culture incroyables. Je déteste ce mot-là, mais c’est un épicurien.

(Rires) Est-ce qu’il y a d’autres mots comme ça que tu détestes? Oui, il y a ça et « trousseau », que tu fais quand tu pars en appartement. Un mot, par exemple, qui me fait rire, c’est pantoufle. En tout cas, pour en revenir à la radio, ma petite Val, je ne sais pas pourquoi, mais il y a un côté de moi qui se développe et je suis très protecteur envers elle.

Crédit photo : Franca Perrotto

Peter, on va se le dire… l’automne a été intense dans la communauté de l’humour. Maintenant que la poussière est retombée, comment tu l’as vécu toi et comment ça va maintenant? C’est difficile à dire. En même temps, je suis un gars d’équipe, mais je n’ai jamais senti que je faisais partie d’une confrérie d’humoristes. Ce que j’ai vu là, je l’ai vu d’un œil un peu de figurant. C’est drôle que ça se soit tourné vers l’humour parce que, à ce que je sache, ce n’est pas un humoriste qui s’est retrouvé « là », mais un gars qui orchestrait des festivals de l’humour. J’ai vu tout le monde se garrocher [sur la place publique]. Moi, en 1998, je me rappelle de ce même gars qui a été accusé pour sensiblement les mêmes choses pour lesquelles il a été pointé du doigt cet automne, pis y’a bien des personnes qui sont offusquées pour ce qui s’est passé dernièrement. Mais il s’est passé la même chose en 1998 et elles ont quand même continué de travailler avec cette personne-là à ce moment-là. À un moment donné, il faut juste faire la part des choses. Je considère présentement que le pire président de l’histoire des États-Unis, c’est Donald Trump, mais je n’arrêterai pas d’aller aux États-Unis. S’il y a un employé de Walmart qui fait des conneries, je ne m’empêcherai pas d’y aller.

Qu’est-ce qui te fait triper dans ta vie de tous les jours? Je suis un maniaque d’animaux. J’aime beaucoup la nature; j’ai la chance et le privilège d’avoir un chalet dans le nord du Québec, davantage un camp de chasse et de pêche. Et mon loisir, c’est l’aviation. Je pilote encore beaucoup. J’ai aussi un autre chalet dans les Cantons-de-l’Est. Je suis chanceux d’avoir une blonde qui tripe là-dessus aussi. C’est comme un petit refuge; c’est vraiment agréable.

Qu’est-ce qu’on devrait savoir sur toi que tu n’as jamais révélé à personne? J’aime beaucoup la popote; j’adore cuisiner. (Il réfléchit) Ah non, ça c’est fucké, personne sait ça. J’adore acheter du linge de fille. Mais pas pour moi là!

Quoi? (Rires) Et même ma copine, des fois, ne peut pas y croire. Elle peut passer deux heures dans les magasins et ne pas trouver un morceau qui lui fait comme du monde et là, je lui donne quelque chose et ça fait. Ça peut être autant du linge que des souliers. J’adore acheter du linge à ma copine.

Qu’est-ce qui te fait royalement pogner les nerfs? Je travaille ça beaucoup, mais j’ai encore beaucoup de difficulté avec l’injustice. Quand je vois des gens qui se trouvent dans des situations qu’ils ne méritent pas, je trouve ça très difficile. Le mensonge, toutes ces espèces de défauts-là, je m’éloigne de ça. J’ai fait un gros ménage dans ma vie et je te dirais que ce qui est resté, c’est la crème de la crème. Ma plus belle richesse, dans la vie, c’est mon entourage. J’ai tellement de belles personnes autour de moi, c’est incroyable.

Qu’est-ce que tu mangerais sans arrêt, tous les jours, sans te tanner? J’aime bien la bonne bouffe, mais du spaghetti, avant les spectacles, ça m’aide beaucoup. Pas un petit spaghetti, un BON spaghetti. Je fais ma propre sauce aussi avec du caribou, de l’orignal et du chevreuil. Ça goûte le ciel!

QUESTIONS LIBRE

Un passe-temps qui te fait sentir libre : La pêche
Un moment de la semaine où tu es sûr d’être libre : Le lundi matin
Un voyage où tu t’es vraiment senti libre : J’aime beaucoup la baie d’Hudson, la baie d’Ungava pis les Terres de Baffin
Une ville du Québec dans laquelle tu te sens libre : Québec et Gatineau
Un ami avec lequel tu te sens libre : Mes deux meilleurs chums, Luc et Mike

(Article publié dans l’édition #153 février 2018 – www.boutiquesummum.com)

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