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Sortir des sentiers battus… à Moscou

Chroniqueur Carl Rodrigue
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Après avoir séjourné à Paris, Prague, Hong Kong et Rio de Janeiro, nous mettons aujourd’hui le cap sur Moscou. Plus importante ville de l’Europe, la capitale de la Russie regorge de sites touristiques renommés mondialement : la cathédrale Saint-Basile, le théâtre Bolchoï, le musée des Beaux-arts Pouchkine, la Galerie Tretiakov ainsi que la place Rouge où se trouve le mausolée de Lénine.

Reste que ces lieux sont bondés de touristes. Pour les éviter tant que faire ce peut, nous vous invitons une fois de plus à sortir des sentiers battus…

Le Bunker 42

C’est à 65 mètres sous terre que s’entame notre périple, là où le Bunker 42 a été construit en 1956 afin de protéger les soldats et fonctionnaires du ministère de la Défense en cas d’attaque nucléaire. Grâce à de grandes réserves d’eau, de nourriture et de carburant destiné à faire fonctionner les génératrices, le bunker pouvait assurer la survie de tout ce beau monde pour au moins six mois. Depuis, il a été transformé en un fascinant musée consacré à la guerre froide. Outre une promenade dans les tunnels, la visite inclut une exposition d’armes de l’époque et la projection d’une vidéo illustrant les tensions entre l’ex-URSS et les États-Unis. Même si la guerre froide est terminée, on n’y entre toutefois pas comme dans un moulin. Il faut prendre rendez-vous avec un guide, obtenir un laissez-passer et porter des vêtements spéciaux avant d’en franchir l’entrée.

Le Parc des monuments déchus

Pendant que les Russes et les touristes se massent à Gorky Park, allez faire un tour au parc Muzeon des arts, là où vous pourrez contempler les monuments déchus de l’Union soviétique. Lorsque l’union fut dissolue en 1991, plus de 700 statues de dirigeants soviétiques ont été retirées de leur piédestal, puis transportées vers ce parc où elles sont aujourd’hui réunies. Placées côte à côte, elles donnent l’impression d’entrer dans un cimetière où les pierres tombales auraient été remplacées par des statues. On peut y voir des monuments des plus grands noms incluant Lénine, Staline, Brejnev ainsi que d’autres œuvres contemporaines consacrées à la mémoire des victimes du régime stalinien par exemple.

Les Croisières hivernales

Les plus grandes villes du monde étant bâties à proximité d’une rivière, les croisières urbaines sont devenues très populaires au fil du temps. La particularité de Moscou est d’offrir des croisières hivernales à bord d’un brise-glace. Par conséquent, les cinq navires sillonnant la Moskova durant les mois d’hiver possèdent des ponts vitrés permettant aux passagers de découvrir la capitale russe sous un tout autre angle, tout en demeurant bien à l’abri du froid. Chacun des bateaux a une capacité de 200 passagers, ce qui garantit une certaine intimité si on les compare avec les navires de croisière québécois tels le Cavalier-Maxim de Montréal (800 passagers) ou le Louis-Jolliet de Québec (1000 passagers).

Les Bains publics de Moscou

Après avoir vogué sur la Moskova gelée, vous pourrez, si vous en avez le courage, partager un bain glacé avec des Moscovites. En effet, les bains publics sont encore de nos jours des endroits très prisés par certains Russes qui les considèrent comme le traitement idéal pour les douleurs de l’âme et du corps, et ce, incluant la gueule de bois. À mi-chemin entre le spa et le club social, les bains russes attirent spécialement ceux qui croient que l’exposition du corps à des températures extrêmes a de grands bénéfices sur la santé. En effet, le sauna à une température très chaude est suivi d’une baignade dans la piscine contenant de l’eau froide. Les plus courageux apprécieront l’expérience de même que le décor.

Une Promenade avec un Moscovite

Dans un mode plus conventionnel, on peut aussi visiter Moscou accompagné d’un Moscovite tout comme c’était le cas entre autres à Paris. Pour ce faire, on peut faire appel à MoscowMania, fondé par un groupe de jeunes étudiants en histoire. « L’idée nous est venue à la suite de nos expériences de voyage dans d’autres pays, affirment-ils. Nous y avons découvert plusieurs entreprises fournissant des visites très différentes de ce que nous avions vu jusqu’ici en Russie, lesquelles suivent toujours le modèle traditionnel accompagnant des groupes nombreux de touristes et se limitant aux principaux sites touristiques. Étant nous-mêmes historiens avec une bonne maîtrise de l’anglais, nous avons décidé de lancer notre propre style de randonnées à Moscou. » L’entreprise qui en est à sa cinquième année d’existence a mis sur pied pas moins de 50 promenades différentes. De quoi satisfaire tout un chacun.

Krutitskoe Podvorie

Ceux qui veulent remonter plus loin encore dans le temps peuvent aller se balader du côté de Krutitskoe Podvorie, que l’on pourrait traduire par « les maisons sur la haute berge de la rivière ». Il s’agit d’un petit quartier composé de bâtiments ecclésiastiques et de maisons de bois construites avant la révolution. Il est possible d’y contempler plusieurs édifices en briques qui datent du 17e et du 18e siècles. Bien qu’il ait été endommagé pendant le régime soviétique – on raconte que les troupes militaires utilisaient le cimetière comme terrain de soccer – à peu près rien n’y fut modernisé, voire rénové depuis des décennies. C’est un peu comme si le temps s’y était arrêté.

Pokrova v Filyakh

Parce qu’elle est située à Fili en banlieue de Moscou, Pokrova v Filyakh (ou l’église de l’Intercession-de-la-Vierge) n’est pas le site touristique le plus fréquenté, et ce, même si elle en vaut le détour tant pour la beauté de son extérieur que pour les nombreuses icônes russes que l’on retrouve à l’intérieur. Jadis composée d’une structure de bois, l’église fut transformée de manière à épouser l’architecture baroque en 1689; les plans et tous les détails de sa construction ayant été perdus dans un incendie, on ne connaît pas le nom de son architecte. Maintes fois pillée et endommagée, l’église qui était bleue à l’origine fut restaurée avec minutie de 1955 à 1980 pour prendre l’apparence rouge pâle qu’on lui connaît aujourd’hui.

Vorobyovy Gory

Vorobyovy Gory (ou la colline des moineaux) est à Moscou ce que le mont Royal est à Montréal. Outre sa plate-forme d’observation offrant le meilleur panorama de la capitale russe, ce gigantesque espace vert est lézardé de multiples sentiers permettant aux amants de la nature de l’explorer dans toutes les directions, que ce soit aussi bien pour contempler les oiseaux attirés par les nombreuses mangeoires que les canards de ses étangs ou les écureuils de sa forêt. Bien que la colline ne soit pas bondée de touristes, on y croise tout de même plusieurs Russes, quelques marchands de souvenirs et il est de plus en plus fréquent qu’une cérémonie de mariage s’y déroule.

L’île Izmaylovskiy

Île d’origine artificielle érigée au milieu du 17e siècle par le tsar Alexis 1er Mikhaïlovitch, Izmaylovskiy était jadis un territoire de chasse lui étant réservé. Fait à noter, le premier des trois ponts menant à l’île date lui aussi du 17e siècle et sa porte d’entrée composée de trois arches est tout ce qu’il reste de cette époque. D’une superficie de 15 kilomètres carrés, l’île a depuis été ouverte à tous, ce qui en fait l’endroit par excellence pour échapper à la ville et y faire de la randonnée ou du vélo; la berge de l’île offrant en outre une vue imprenable sur le Kremlin. Izmaylovskiy possède également un vaste marché où se trouvent de nombreuses boutiques ainsi que notre toute dernière attraction : le Musée de la vodka.

Le Musée de la vodka

Que vous soyez un amateur de vodka ou souhaitiez simplement en savoir un peu plus sur la boisson nationale de la Russie, le Musée de la vodka est un incontournable. De l’histoire de cet alcool à son processus de fabrication, en passant par la présentation des différentes variétés offertes, la vodka ne sera plus un mystère pour quiconque franchit les portes de ce musée. Deux options s’offrent aux visiteurs voulant se délecter le palais : des dégustations le ventre vide, mais aussi un restaurant leur permettant d’en arroser leur repas. Un seul conseil : assurez-vous que la personne qui déguste le plus n’est pas celle qui gère le portefeuille cette journée-là!

(Article publié dans l’édition #114 mars 2014 – www.boutiquesummum.com)

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