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Robocop

Chroniqueur Michel Bouchard
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Chef-d’œuvre de l’ultra-violence kitsch, Robocop est un personnage de film qui a bercé l’enfance de toute une génération de jeunes tourmentés. Un homme mutilé-mi-homme-mi-machine armé d’un pistolet mitrailleur ne peut être autrement traité qu’à titre de véritable légende par SUMMUM. N’est-ce pas?

Le désormais classique de genre a eu une franchise de films. Comme c’est le cas dans 99,999 % des cas, il n’y a que le premier, celui de 1987, qui vaut la peine d’être traité en légende. Les deux autres films de la série sont poches et le remake n’est pas mauvais, mais ne vaut pas l’original, un peu comme une bière par rapport à une bière sans alcool.

Arnold Schwarzenegger a été le tout premier à être approché pour revêtir l’uniforme de stainless de Robocop. Après réflexion, on a décidé que le costume par-dessus Arnold aurait l’air du bonhomme Michelin. C’est donc Peter Weller qui a hérité du rôle

Outre Peter Weller dans les deux premiers films, Robert Burke a porté le costume dans le film numéro trois, Joel Kinneman l’a fait dans le remake et Richer Eden a aussi endossé le rôle de Murphy dans l’étrange série télé de quatre épisodes… sur laquelle on ne s’éternisera pas ici.

Les producteurs trouvaient que Weller arrivait à mettre de l’émotion dans sa mâchoire, seule partie humaine visible derrière le costume de Robocop. Il faut dire que ces mêmes producteurs ont de l’imagination en tah pour avoir perçu de l’émotion dans un menton. Cela dit, si le menton qui est supposé dire « je vais te tuer » est perceptiblement évocateur, alors on acquiesce.

Robocop a généré beaucoup de revenus aux guichets, puisqu’il a rapporté quatre fois son coût de production de 13 millions $. En argent ajusté avec l’inflation, il aurait donc rapporté un total de 125 millions de billets verts.

Une des phrases les plus prononcées dans le film, « Serve the public trust », est tirée du message dans un biscuit chinois…

La fameuse scène de la mutilation de l’agent Murphy, qui deviendra éventuellement Robocop, est l’une des plus célèbre de l’histoire des films de science-fiction. Tentons de comptabiliser le carnage.

Tout d’abord, le méchant lui tire dans la main… qui se coupe au poignet. Puis, un coup de calibre .12 lui arrache complètement le bras droit. Ensuite, il se paie deux coups en plein torse et son gilet de kevlar ne semble pas tant efficace à bout portant. Et là ça dégénère. Il se ramasse, après six recomptages de coups de feu, 47 autres balles de .12 consécutives. Et le vilain pas gentil en chef le finir avec une balle de revolver en plein front. Gros plan à l’appui. Eh bien, vous savez quoi? Il survit et devient Robocop.

Une des inspirations pour la création de Robocop est le personnage de Judge Dredd, une bande dessinée britannique, et ROM, un héros de Marvel. Neumeier avait même approché Stan Lee pour publier les aventures du policier robot en BD.

L’univers de Robocop se passe dans la ville de Detroit, dans un futur parallèle. Ironiquement, le film a été tourné à Dallas.

C’est alors qu’il travaillait pour la Warner Bros que le scénariste Edward Neumeier a l’idée de créer le personnage de Robocop. Une de ses inspirations? Le tournage de Blade Runner, qui se déroulait dans les mêmes studios où il agissait à titre de scripteur junior.

Il fallait bien un réalisateur complètement cinglé pour embarquer dans un tel projet de film au scénario presque ridicule. Qui d’autre que Paul Verhoven pour ce faire? Probablement quelques autres en réalité, puisque plusieurs réalisateurs ont décliné l’offre de diriger le film

On dit que Weller maigrissait de trois livres à chaque jour de tournage à cause de la chaleur et la suffocation sous le costume. Le même costume nécessitait plusieurs heures à revêtir.

Peter Weller a admis en entrevue que porter le costume de Robocop était une véritable torture. Il faut savoir que le costume en question accaparait une bonne partie du budget total du film. En fait, les six costumes de Robocop utilisés coûtaient au-delà de 1 million $. Si tu portes un costume à un million : ferme ta yeule et endure.

Pour apprendre à marcher comme une machine, Weller a suivi des cours de mime robot. On doit dire que ça doit pas être si évident de trouver un prof de mime-robot-policier.

Le costume était si peu malléable que pour une simple scène où Robocop devait attraper des clés de voiture lancées par un collègue policier, il a fallu une journée entière de tournage.

Verhoven n’aimait pas le fait que le scenario ne présentait pas assez de scènes de nudité, arguant que, dans l’avenir, il n’y aurait plus de différentiations de genres. En réalité, il ne le dira pas, mais il voulait des filles à poil pour mieux vendre.

Une des scènes de ce film culte montre Robocop tirant une balle dans les couilles d’un

méchant. Ça ne se fait pas. Demandez à Eric Cartman : on ne tire pas un mec dans la bite parce que c’est pas cool.

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