fbpx
Exclusif web

Isabelle Giroux

Chroniqueur Nathacha Gilbert
Interviewée Isabelle Giroux
Partager

Authentique et spontanée!

ISABELLE GIROUX EST CETTE COMÉDIENNE POLYVALENTE QUI VALSE ENTRE LES PLATEAUX DE TÉLÉ ET LA SCÈNE. RÉCEMMENT, VOUS AVEZ PU LA VOIR DANS LE RÔLE D’EVE CHARLEBOIS DANS RUPTURES, QUOTIDIENNEMENT DANS SALMIGONDIS, OU SUR LES PLANCHES DE GREASE OU DE HAIRSPRAY. CETTE ANNÉE, ON LA VERRA AU GRAND ÉCRAN DANS LE FILM CHAOS WALKING, QUI A NOTAMMENT ÉTÉ TOURNÉ À MONTRÉAL.

Isabelle, ça me fait vraiment plaisir de discuter avec toi aujourd’hui. Dis-moi, comment vas-tu? Allô! Je vais bien, j’ai la santé et la bonne humeur, merci!

Commençons d’abord à discuter de Ruptures. Je crois que ç’a été un rôle assez marquant pour toi dans les dernières années, n’est-ce pas? Peut-être pas le plus gros rôle du monde entier, mais clairement un rôle hyper marquant. En tout cas, moi j’ai été très marquée! (Rires) Tu jouais la conjointe du personnage de Guillaume Lemay-Thivierge qui était atteinte de SLA. Qu’est-ce que ç’a eu comme impact pour toi ce rôle-là? Comme dirait certains : il n’y a pas de petits rôles, seulement de petits acteurs. Quand on m’a appelée pour le rôle d’Eve Charlebois, le nombre d’épisodes, voire l’importance du personnage, n’étaient pas très clairs. Puis selon la description, quand mon agente m’a dit que j’avais décroché une audition, j’étais sûre que je ne l’aurais pas. Je mesure 5’6” et j’ai des « gros os » alors que ça disait : « Chétive, pâle, douce et éthérée. » Je l’ai même questionnée à savoir si ça valait la peine que j’y aille. Puis j’y suis allée avec tout le calme du monde parce que j’étais sûre de ne pas l’avoir! (Rires) J’ai regardé beaucoup de vidéos en ligne, lu sur la sclérose latérale amyotrophique, puis en travaillant sur le texte, je me suis simplement et naturellement mise dans la peau d’une femme qui rapidement devient prisonnière de son corps qui la lâche. J’ai travaillé mon lâcher-prise au travers d’Eve et j’y ai mis tout mon amour.

J’imagine que ça devait être plus « tough » à jouer, très peu de mouvements, souvent dans un lit ou une chaise roulante… l’émotion toujours dans le plafond! Comment tu t’es préparée pour jouer Eve? Être prisonnière d’un corps qui ne répond plus aux commandes, et être impuissante face à ce qui se passe autour de soi, ç’a été le moteur de mon travail d’actrice pour ce personnage-là. Je pense être une femme avec une grande intelligence émotionnelle et beaucoup d’empathie. Ça peut aussi être un défaut, puisque que des fois je me mets à justifier les gens, parce que je les comprends, mais en tant que comédienne, ça m’aide à incarner des rôles qui peuvent être loin de moi.

Ton personnage est finalement décédé dans la saison qui a été diffusée cet automne. Est-ce que ç’a été particulier de s’en détacher? C’est sûr que de dire adieu à un personnage, c’est triste, mais en même temps, je savais dès le départ qu’elle n’allait pas vivre éternellement. Déjà, à la fin de la saison 3, je me demandais si j’allais revenir! Alors je crois que j’avais un peu fait mon deuil.

Dans une énergie complètement différente, tu joues le personnage de Crinoline, la princesse-ballerine dans Salmigondis! Faut dire qu’il doit y avoir beaucoup de gens qui ne font pas le lien du premier coup, en raison de la perruque… je me trompe? Effectivement! J’ai beaucoup changé mes cheveux dans les six dernières années, et quand j’ai auditionné pour Salmigondis, j’étais blonde. Si je n’étais pas redevenue brunette, probablement que les gens feraient plus le lien avec le personnage, mais en même temps, je n’aurais pas décroché le rôle d’Eve Charlebois! Ah la magie du changement de tête!

C’est sûr que de dire adieu à un personnage, c’est triste, mais en même temps, je savais dès le départ qu’elle n’allait pas vivre éternellement.

Vous avez l’air d’une belle équipe sur ce show-là! Travailler pour divertir les enfants, ça doit être différent aussi d’une série plus dramatique comme RupturesComplètement! C’est une ambiance toute autre! Ruptures se tourne par saison, en condensé, c’est-à-dire qu’on fait 11 épisodes étalés sur 3 mois environ… Puis pour mon rôle, j’avais peut-être 3 à 4 jours de tournage tout au plus, par saison, alors que certains comédiens sont là presque tous les jours. Pour Salmigondis, on tournait de septembre à juin, une saison de 65 épisodes. Alors toutes les semaines, je voyais les mêmes personnes, qui devenaient un peu comme ma famille. Donc déjà, ça crée une proximité et, en plus, on joue des situations comiques pas possibles. Ce sont deux projets complètement différents, autant dans la forme que dans le style, la fréquence et l’intensité. Je dirais que j’aime autant faire l’un que l’autre.

Quel genre de personne es-tu dans la vie de tous les jours? Je suis plutôt authentique ou, du moins, j’essaie d’être le plus honnête possible avec moi-même, à l’écoute de mes envies et de mes sentiments, et face aux gens qui m’entourent aussi. Je pense que je suis drôle, des fois, et aussi apaisante pour certains. Je ne suis pas une personne très compliquée.

Qu’est-ce qui te fait triper? Qu’est-ce qui te passionne? L’humain me passionne! D’où le choix de métier… J’aime voyager, me dépasser, marcher simplement dans les rues et regarder ce qui se passe autour de moi; écrire, écouter les gens…

Qu’est-ce que les gens te disent lorsqu’ils te croisent dans la rue? Ils saluent mon chien, LaBamba, un griffon bruxellois qui ressemble à Chewbacca ou à un Ewok. C’est un incontournable. Sinon, on me dit que j’ai l’air plus en forme qu’à la télévision! (Rires)

Je change de sujet, mais on te verra dans le film Chaos Walking cette année. Ç’a été tourné à Montréal? Dis-m’en un peu plus sur la production. C’est une grosse affaire! Ils ont tourné sur plusieurs mois au Québec. Je suis arrivée sur la fin, et on m’a lâchée lousse devant un écran vert. Ils tournaient sur trois plateaux différents en même temps. C’était déstabilisant, mais vraiment enrichissant en tant que comédienne. Il y aura beaucoup d’effets spéciaux dans ce film, ça c’est sûr.

Et dis-m’en plus sur ton personnage? Ça se passe sur une autre planète, où il y a un virus appelé « The Noise » qui rend les pensées des gens accessibles à tous. J’ai un lien avec Todd Hewitt, le personnage de Tom Holland. Je ne veux pas trop en dire, mais j’avais des scènes très émotives et difficiles à jouer. Du bonbon quoi!

Tu es parfaitement bilingue depuis tes débuts dans le métier; tu as étudié notamment le jeu à Las Vegas. Ça devait être fou raide, pour vrai! À Vegas, ça aurait été fou raide… à Los Angeles, c’était pas pire aussi! (Rires) [N.D.L.R. Oups! My bad!] Les gens se trompent souvent entre Las Vegas au Nevada (la ville du casino et de toutes les possibilités si tu as de l’argent) et Los Angeles en Californie (la ville où tout le monde veut être une star hollywoodienne). Quand j’étais ado, avec ma famille, on était allés en vacances en Californie. J’avais l’impression que c’était un peu chez moi et que j’allais éventuellement y revenir. Quand j’ai décidé d’étudier en jeu, et que les opportunités au Québec étaient limitées, je n’ai pas hésité longtemps à faire ma valise et partir pour L.A., malgré les coûts que ça entraînait.

En quoi penses-tu que ça t’ait différenciée peut-être des autres actrices québécoises? J’ai fait une formation en théâtre musical, avec beaucoup de cours de jeu devant la caméra, en condensé sur deux ans, puis avec un visa de travail d’un an par la suite. En trois ans, j’ai appris beaucoup sur l’industrie là-bas, ainsi qu’à mettre mon ego de côté pour être capable de me voir en tant que produit. Ça sonne superficiel, mais au final, c’est un peu ça : mon corps et mon visage sont mes outils de travail, et je dois me vanter de mes capacités, et me rendre disponible afin de construire les rôles qu’on m’attribue, ou me renouveler, pour diversifier les opportunités. Quand je suis revenue au Québec en 2010, j’avais un démo de jeu, un site internet, et j’étais prête à conquérir le monde! (Rires) Mais après ça, tout ne dépend pas de moi : faut être patient, mais présent.

Et ça t’a permis par la suite de jouer dans les comédies musicales Hairspray et Grease! Oui! Le Big Bazar a été mon premier contrat, deux mois après mon arrivée en 2010. Puis j’ai joué dans Le petit Roy avec Serge Postigo et Geneviève Jodoin (entre autres choses), Hairspray et finalement Grease. Le théâtre musical, c’est vraiment exigeant, mais c’est de méchants beaux trips de gang!

Sinon, qu’est-ce qui s’en vient de bon pour toi en 2019? L’année 2019 m’enchante déjà avec des projets que je dois malheureusement taire à l’heure où on se parle… Eh! #sorrynotsorry (Rires) Ce que je peux dire pour l’instant, c’est qu’il y aura une suite pour nos petits amis de Salmigondis, sur le Web. J’ai tourné des capsules la semaine passée, et je crois que ce sera bien divertissant. Une belle continuité. Aussi, je travaille derrière la caméra, à écrire et à réaliser mes propres projets, ce qui me tient bien active dans les périodes plus tranquilles de la vie de comédienne. D’ailleurs, je présente un court-métrage le 8 février 2019, en coréalisation avec David Émond-Ferrat, pour l’anniversaire des 20 ans de Kino Montréal.

LIENS COMPLETS POUR SUIVRE ISABELLE GIROUX

FACEBOOK | INSTAGRAM | TWITTER | IMDB | VIMEO | SITE WEB

Partager

Recommandés pour vous

PROCHAIN ARTICLE
Archive

L’ARGENT BAFOUE-T-IL LES VALEURS DU SPORT?