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MATHIEU « CASS » SURPRENANT

Photographe Franca Perrotto
Chroniqueur Nathacha Gilbert
Remerciement(s)
Malefycia Le Buche_ron
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DE LOFTEUR À ENTREPRENEUR

Comme moi, vous avez sûrement connu Mathieu Surprenant grâce à son passage dans le célèbre loft qui a marqué le Québec au début des années 2000. Comme moi, vous vous êtes sûrement demandé que sont devenus les lofteurs presque 10 ans plus tard, jour pour jour. Mathieu « Cass » Surprenant est resté loin des projecteurs pendant plusieurs années. Regard sur un véritable passionné qui a bien voulu nous laisser entrer dans son petit monde.

Mathieu, inutile de rappeler qu’on t’a connu grâce à Loft Story, une téléréalité qui a été diffusée pendant plusieurs années sur la chaîne TQS. Qu’est-ce qui s’est passé dans ta vie depuis la fin de cette aventure-là? Ouf… ans l’été dernier. C’est son arrivée qui a complètement changé ma vie. On fait les fous quand on est plus jeunes, mais quand j’ai su qu’elle était enceinte, je me suis mis à faire des choses bien et à me trouver un vrai emploi. J’ai eu un gym pendant environ un an et demi. J’ai essayé de toucher à plusieurs domaines pour voir ce qui m’intéressait le plus… jusqu’à ce que je me rende compte que ce que j’aimais vraiment, c’était d’être Trop d’affaires! J’ai gagné Loft Story lorsque j’avais 21 ans, en 2007. Jusqu’à l’âge de 25 ans, je te dirais que j’ai profité de la vie en travaillant dans les bars. Je n’avais jamais connu ce monde-là et je voulais le vivre. Après, je me suis dit que c’était assez et j’ai rencontré Dominique dans ces eaux-là. On est ensemble depuis huit ans et on a un petit garçon, Mateo, qui a eu trois à mon compte. Une année, j’ai décoré ma maison pour l’Halloween – je suis un grand passionné d’horreur – et on a eu 1000 visiteurs. J’ai finalement décidé d’en faire une business. Je me suis loué un spot et j’ai mis sur pied un évènement pour les 18 ans et plus, Malefycia.

En quoi ça consiste, exactement? C’est un festival de l’horreur. Cette année, Malefycia aura lieu sur la rue Angus, à Montréal. Les deux premières éditions de l’évènement se sont déroulées à l’extérieur. Cette année, pour la première fois, le parcours se situera à l’intérieur. À titre d’exemple, les parcours duraient respectivement 11 et 23 minutes les premières années. Là, je m’attends à ce que le parcours dure 45-60 minutes. Ce que j’ai appris le plus, c’est qu’en business, il ne faut pas que tu sautes d’étapes. Les gens visent les gros highlights et les coups de circuit. Il faut que tu construises ton entreprise tranquillement en montant une marche à la fois. Présentement, j’augmente comme je peux. Dans plusieurs jobs que j’ai eus, j’ai sauté des étapes et je me suis planté. Je trouvais ça dur. J’ai décidé d’y aller de façon plus équilibrée, cette fois.

C’est moi ou tu restes loin des projecteurs? On s’entend; plusieurs participants à des téléréalités profitent de leur soudaine popularité pour se créer une place dans le show-business alors que toi, ç’a semblé assez tranquille de ton côté… Pour moi, ç’a été clair dès le départ. Oui, j’ai fait de la télé parce que j’ai vécu trois mois dans une maison remplie des caméras cachées. À la base, je ne suis pas un gars de télé. J’aime mieux être derrière les caméras. Je ne suis pas à l’aise d’être en avant et ce n’est pas quelque chose que j’aime. Présentement, je dois me mettre de l’avant en raison de mon entreprise et parce que je n’ai pas le choix… Mais dans le meilleur des mondes, je resterais à l’arrière-plan.

Est-ce que tu t’es « googlé »? C’est assez comique de voir ton évolution de la dernière décennie, surtout en ce qui concerne ton look capillaire! (Rires) Ça n’a aucun bon sens. (Rires) Je vais toujours me rappeler qu’en sortant de Loft Story, les coiffeuses n’arrêtaient pas de m’en parler. Elles me disaient que les gens voulaient avoir ma coupe de cheveux. J’avais l’air d’un personnage de Dragon Ball sur l’acide! (Rires) Je trouvais ça beau et stylé. J’en ris aujourd’hui, c’est sûr. Évidemment, je suis capable de rire de moi en masse.

Est-ce que ta coiffeuse est devenue riche après ta sortie? Honnêtement, c’était mon chum Max qui avait suivi un cours de coiffure pour pogner avec les filles et il s’en foutait un peu… mais il s’est rendu compte qu’il aimait ça pour vrai. Quand on sortait le soir dans les bars, je le laissais faire un truc dans mes cheveux. Deux douchbags… C’était incroyable.

Tu te considérais comme un douchbag? Faudrait s’entendre sur la définition d’un douchbag… Je m’entraînais beaucoup, j’étais vraiment en forme… Je ne pense pas que je me considérais douch. La preuve, c’est que je ne me montrais jamais malgré ma super bonne condition physique. D’ailleurs, la production m’appelait dans le loft pour que j’en montre un peu plus pour donner un show… J’avais toujours un chandail ou un coton ouaté sur le dos…

MON RÊVE, C’EST D’ALLER VIVRE DANS LE FOND D’UN BOIS.

Tu es devenu entrepreneur, notamment avec Malefycia, mais aussi en créant des meubles en bois que tu vends via ta page Facebook personnelle et celle du « Bûcheron ». J’ai lancé une petite compagnie que je fais comme side-line. C’était plus une petite passion et là, je me rends compte que je peux en faire un métier donc je suis en train d’analyser ça. Mon père a toujours « bizouné » le bois, y’en a toujours fait ici et là. On dirait que j’étais bon avant et c’est peut-être ridicule ce que je vais dire, mais quand il est décédé, on dirait que je suis devenu meilleur. J’aimais ça, et je suis devenu vraiment passionné. Comme une illumination. C’est bizarre à expliquer… Je trouve ça plate parce que j’aurais aimé lui montrer [ce que je fais] avant qu’il parte. Il aurait été content.

Te considères-tu comme un gars de bois dans la vie? Ah oui, vraiment. Mon rêve, c’est d’aller vivre dans le fond d’un bois. J’aime bien le côté « on sort au restaurant pour voir du monde une fois tous les deux ou trois mois » et tout ça, mais en ce moment avec mon fils, je veux lui montrer les vraies valeurs de la vie. J’ai l’intention de me construire une petite maison dans le bois que je veux bâtir au complet moi-même. Le bois, ça me ressource. En dedans, ça me fait tellement de bien.

Une petite recherche sur ton Facebook m’a fait découvrir que tu es végétarien. Est-ce qu’un bon gros steak, ça te manque? Ça fait trois ans qu’on a arrêté de manger de la viande. Ça faisait longtemps qu’on se disait qu’on voulait couper la viande tranquillement. On a commencé et, ensuite, je me suis dit que j’allais en manger seulement chez les autres, mais plus à la maison. Finalement, du jour au lendemain, je n’en ai plus jamais remangé.

Ta vie semble vraiment bâtie autour de ta famille, je me trompe?  Mateo n’est jamais allé à la garderie étant donné qu’on a nos entreprises à la maison. On réussit à le garder ici et je le traîne partout, partout, partout. Il a tellement découvert d’endroits et de choses. Tout est fait en fonction de lui, évidemment sans s’oublier dans tout ça. Je veux tout lui donner, mais il faut aussi que je m’épanouisse dans les choses que j’aime. Je pense qu’il y a un équilibre à trouver pour que tout le monde soit heureux. Quand il va aller à l’école, ça va être une autre étape. Qu’il soit avec moi tout le temps, présentement, c’est parfait et je ne peux demander mieux.

Tu t’es impliqué cet été dans la campagne Tous Encrés, qui a pour but de combattre les préjugés à l’égard des jeunes en difficulté et qui met en scène des personnalités publiques québécoises qui acceptent de montrer leurs tatouages au grand public. Cette campagne est pour toi? Oui vraiment. Tous Encrés, c’est pour les jeunes qui sont dans la rue, des marginaux et des gens différents. Moi-même j’ai toujours dit que je n’avais pas une vie normale. J’ai toujours fait à ma tête. Tous Encrés, je le voyais un peu comme ça : foncer même si c’est différent, même si c’est non conventionnel. Faire la même chose tous les jours, je sais que je ne serais pas heureux. Je fais des choses différentes tout le temps et j’arrête de prévoir ce que je vais faire dans 10 ans. J’aime me faire des plans et visualiser, mais j’arrête de tout mettre mes œufs dans le même panier au cas où il percerait.

(Article publié dans l’édition #151 novembre 2017 – www.boutiquesummum.com)

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