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Sortir des sentiers battus… à Paris

Chroniqueur Carl Rodrigue
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Summum se lance dans un tour du monde quelque peu inusité. Une chronique voyage qui, comme son nom l’indique, vous conviera à sortir des sentiers battus lorsque vous vous rendrez aux quatre coins du globe. Notre objectif : vous permettre de vous balader dans les plus grandes villes de la planète tout en évitant les touristes autant que possible. Ce n’est certes pas chose facile puisque, comme le disait si justement Rémy dans Les invasions barbares, « maintenant il y a des touristes partout ». Reste que se tenir loin de la tour Eiffel, de la statue de la Liberté ou de la Grande muraille de Chine constitue déjà un bon départ.

Les égouts de Paris

Preuve que l’on tient réellement à sortir des sentiers battus, c’est dans les égouts de Paris que commence notre périple. Bien sûr, tous connaissent le Louvre, la tour Eiffel et les Champs-Élysées. Mais ce que l’on sait moins, c’est que la capitale française possède le plus vaste réseau d’égouts au monde. Construit à partir de 1370, le réseau s’étend sur 600 kilomètres de long vers la fin du 19e siècle pour atteindre 2 400 kilomètres de galeries aujourd’hui. Il est possible de descendre dans les entrailles de la ville pour découvrir l’histoire et le fonctionnement du réseau parisien par un accès ouvert au public, lequel se situe près du pont de l’Alma. L’endroit attire chaque année près de 95 000 curieux qui, pendant une visite d’une heure, peuvent se balader dans des galeries aménagées et sécurisées.

Les Catacombes

Toujours dans le sous-sol parisien se trouve ce lieu sinistre que l’on appelle communément les Catacombes. Bien que ce nom lui ait été attribué en référence aux véritables Catacombes de Rome, il s’agit en fait d’un ossuaire qui couvre une superficie de 11 000 mètres carrés de souterrains et contient quelque six millions d’ossements, lesquels ont été récupérés de différents cimetières à partir de 1786. Les visiteurs peuvent accéder aux catacombes via la place Denfert-Rochereau. Une fois sur place, ils seront invités à emprunter des galeries d’une longueur de 1,7 kilomètre dont les voûtes sont de 1,80 mètre de hauteur et dans lesquelles règne une température de 14 ºC. La visite est par conséquent déconseillée aux claustrophobes ainsi qu’aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou respiratoire.

La balade plantée

Pour notre prochaine excursion, nous quittons les souterrains pour nous diriger dans les airs et contempler Paris à nos pieds. C’est ce qu’offre en partie la balade plantée (ou promenade plantée), située sur le tracé d’une ancienne voie ferroviaire qui s’élève parfois jusqu’à une dizaine de mètres au-dessus des artères qu’elle surplombe. Débutant à la place de la Bastille et s’étendant jusqu’au boulevard périphérique, sa longueur totale est de 4,7 kilomètres. Créée en 1988 par le paysagiste Jacques Vergely et par l’architecte Philippe Mathieux, la balade plantée a été inaugurée en 1993. Ces 20 dernières années, elle est devenue l’un des espaces verts les plus appréciés du 12e arrondissement.

Le parc de Belleville

Trois endroits vous permettent d’avoir une vue imprenable de Paris : la tour Eiffel qui, avouons-le, n’est pas l’endroit par excellence pour sortir des sentiers battus, la tour Montparnasse, dont l’auteur Frédéric Beigbeder disait dans son roman Windows on the World que le principal avantage d’y grimper, c’est qu’une fois à l’intérieur, on ne la voit plus, et finalement, le moins fréquenté des trois, le parc de Belleville, dont la colline culmine à 108 mètres de hauteur, vous donne une vue panoramique sur la Ville Lumière. D’une superficie de 45 000 mètres carrés, le parc est rempli d’une multitude d’attraits dont une terrasse, une aire de jeu pour les enfants, une fontaine en cascades, des pièces de théâtre en plein air ainsi que des visites guidées de la vigne de Belleville, de la Maison de l’air et de ses éoliennes.

Les Paris Greeters

Ceux qui désirent une balade qui sort de l’ordinaire peuvent entrer en contact avec un « Paris Greeters », ces bénévoles qui se plaisent à partager les connaissances qu’ils ont de Paris en général et de leur quartier en particulier. Comme il n’existe pas de trajet fixe à proprement parler, chaque balade est unique. Les quartiers à visiter s’étendent sur toute la capitale, incluant les communes périphériques desservies par le métro. Les bénévoles s’emploient à vous faire découvrir des lieux insolites, à vous raconter leur histoire et à vous indiquer les adresses à ne pas manquer. Bien que la balade soit gratuite, la demande doit être faite au minimum trois semaines auparavant. Notez que vous pouvez être seul avec le bénévole ou vous constituer un groupe allant jusqu’à six personnes au maximum.

Les Cadrans solaires de Paris

Pour une balade tout aussi originale, il vous suffit de vous munir d’une caméra et de partir à la recherche des nombreux cadrans solaires que compte la ville. Parmi les plus connus, on retrouve ceux du jardin des Halles, du jardin de Reuilly, du lycée Henri-IV et du jardin du Palais-Royal. D’autres sont plus discrets et donc difficiles à localiser. Comme il en existe dans la presque totalité des arrondissements – plus d’une centaine, dit-on – vous promener de l’un à l’autre n’est qu’un prétexte pour emprunter des avenues, des rues ou des boulevards moins achalandés et, chemin faisant, découvrir des boutiques, des cafés ou des restaurants éloignés des habituelles « trappes à touristes ».

La cour du Commerce-Saint-André

Il existe plus d’une vingtaine de passages couverts à Paris, lesquels se présentent comme un ensemble de voies tracées au milieu des immeubles et abritant habituellement des galeries commerciales. La plupart de ces passages couverts ont été construits dans la première moitié du 19e siècle, dans le but de protéger une clientèle aisée des intempéries. En 1850, Paris comptait jusqu’à 150 passages couverts dont la grande majorité a aujourd’hui disparu. Parmi les plus vieux de ces passages, on retrouve la cour du Commerce-Saint-André, érigée en 1776, dont plusieurs éléments (entrées, façades, toitures et verrière) sont inscrits comme monuments historiques.

Le Château de Sceaux

Si vous voulez fuir les touristes, oubliez Versailles et ses quatre millions de visiteurs par année et dirigez-vous plutôt à cinq kilomètres au sud de Paris pour visiter le parc de Sceaux. Celui-ci est ouvert au public tous les jours, du lever au coucher du soleil. On peut s’y balader le long des sentiers arborés et longer les pavillons sans craindre la foule puisque, d’une part, le parc n’est visité que par quelque 100 000 personnes par année et, d’autre part, le trajet pour en faire le tour complet s’étire sur six kilomètres. On peut également visiter le Château de Sceaux dans lequel on retrouve le musée de l’Île-de-France inauguré en 1937, exposant près de 400 toiles.

La Géode de la Villette

Bâtiment à l’architecture exceptionnelle dans lequel on retrouve une salle de cinéma dotée d’un des écrans hémisphériques les plus grands du monde, la Géode du parc de la Villette a été inaugurée en 1985. Conçue et réalisée par l’architecte Adrien Fainsilber, la Géode est une sphère géodésique de 36 mètres de diamètre, soit la hauteur d’un immeuble de 12 étages. L’amphithéâtre de 400 places se trouve à l’intérieur, incliné à 27 degrés, et l’écran hémisphérique de 1000 mètres carrés recouvre la quasi-totalité de la salle. Par conséquent, peu importe où vous êtes assis, vous serez immergé dans l’image, laquelle atteint dix fois celle d’un écran de cinéma classique!

Les Stations fantômes du métro de Paris

Nous terminons cette chronique avec une curiosité : les stations closes du métro parisien. Fermées par mesure d’économie au tout début de la Seconde Guerre mondiale, certaines stations de métro de Paris qui étaient trop peu utilisées ou trop près des stations voisines n’ont pas été rouvertes. D’autres ont été mises en chantier, mais n’ont jamais été pourvues d’accès extérieurs et, par conséquent, n’ont jamais accueilli de voyageurs. Au total, quatorze stations dorment donc sous les pieds des Parisiens. L’une a été recyclée en entrepôt, une en gare de wagons et une autre est de nos jours employée pour l’entraînement des conducteurs de métro. Quant à elle, la station Porte des Lilas sert désormais de décor lors de tournage de films. Des démarches ont toutefois été entamées afin d’en transformer quelques-unes en bars nocturnes. À visiter dans un futur, espérons-le, pas trop lointain…

(Article publié dans l’édition #110 octobre 2013 – www.boutiquesummum.com)

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