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Team building, radeaux et tambours chamaniques

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Dans une autre vie, qui resurgit parfois dans mes mauvais rêves, j’ai peut-être déjà mené une équipe travaillant dans une boîte de comm sur un radeau de fortune en forme de sombrero, « gossé » avec des nouilles de piscine, du tape électrique et beaucoup de pression, sur une rivière à rapides d’un pays d’Asie du Sud-Est dont je préfère taire le nom.
Au lieu de terminer notre course contre la montre à l’endroit « safe » bien indiqué sur la carte plastifiée distribuée par l’agence, nous avons malheureusement dépassé les bouées. Erreur fatale : en dévalant les rapides, rapidement devenus trop dangereux, j’ai eu une réflexion limpide sur mon avenir professionnel, entre deux giclées d’eau brunâtre.
Le long des berges bordées de bars en bambou, des animateurs locaux nous hurlaient des consignes contradictoires : soit de sauter à l’eau pour sauver nos vies, soit de venir prendre un « bucket » de SangSom cola dans leurs établissements respectifs.

Moi, j’étais juste un animateur, payé au per diem. L’activité était censée renforcer la cohésion de leur équipe de marketing digital. Ça a surtout renforcé ma conviction qu’on pouvait mourir pour PowerPoint.

Petite généalogie d’un grand malentendu

Le team building n’a pas été inventé par un PDG allumé qui croyait au pouvoir mystique des cordes à nœuds. Non. Tout ça commence dans les années 30 avec les fameuses expériences de Hawthorne, où on a découvert que les employés travaillent mieux quand on leur donne l’impression qu’on s’intéresse à eux. Ajoute à ça Kurt Lewin et ses « T-groups » (groupes de formation centrés sur les interactions et le feedback), puis Kurt Hahn et ses expéditions de survie pour jeunes anglais mollassons, et tu obtiens la recette de base : psychologie appliquée + aventure = cohésion.

Le problème, c’est que les entreprises ont vite compris que c’était surtout un marché. Résultat : on est passé des labos de dynamique des groupes aux chalets corporatifs où des cadres supérieurs en chemise polo doivent se laisser tomber en arrière dans les bras de collègues qui les haïssent en secret depuis 10 ans.
C’est ce qu’on appelle avoir une confiance aveugle dans le processus.

Pssst… Tu pourras lire l'article complet le : 5.12.2025 !
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