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BENOÎT GAGNON

Chroniqueur Nathacha Gilbert
Photographe Patrick Séguin
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À 120 MILLES À L’HEURE

Benoît Gagnon a commencé à la télé quand je suis née et pour un gars qui frôle les 30 ans d’expérience en radio et en télévision, disons qu’il a solidement encore les deux pieds sur terre. Entrevue avec un animateur pour qui on a eu un gros coup de cœur en 2018 et qu’on verra peut-être plus en 2019… on se croise les doigts!

Benoît, parlons de la radio parce que c’est grâce à elle que les gens te suivent depuis les dernières années. En effet! Je suis en ondes le vendredi, le samedi et le dimanche à Rouge FM et ça se passe super bien. J’anime Le party du 4@7 le vendredi partout au Québec et j’anime Ben le weekend les samedis et dimanches.

Ça fait extrêmement longtemps que tu fais de la radio, mine de rien… presque 30 ans! Comment ç’a évolué pour toi le domaine de la radio? As-tu embarqué dans le train ou il y a encore quelques petites choses qui te dépassent parfois, peut-être côté technologie? Non, je dirais que je suis très intéressé à la technologie. Je suis curieux de nature, j’aime savoir comment fonctionnent les choses et comment on peut s’en servir et la radio a énormément changé, oui. J’ai commencé à faire de la radio d’abord à la polyvalente d’Orsainville (à Québec) sur l’heure du midi, avec des cassettes qui fonctionnaient avec des crayons de plomb HB et, professionnellement, j’ai commencé à Moncton, en 1990, C’était des 45 tours, des 33 tours. Y’avait pas encore de CD à ce moment-là, le CD est arrivé un petit peu après et là, ç’a changé notre vie. T’sais, de nos jours, y’a des émissions préenregistrées avec personne qui fait la mise en ondes… c’est juste le système informatique qui fait aller les émissions et la mise en ondes. Moi, ça m’impressionne chaque fois. Je suis un vieux de la vieille, donc je suis toujours un peu nerveux… Je regarde les jeunes qui finissent leurs trucs en studio et s’en vont et moi je suis toujours un peu nerveux de voir si ça va « partir ». (Rires) Mais on travaille avec du matériel extraordinaire, ce qui nous permet de se concentrer davantage sur le contenu de nos émissions.

À mon avis, c’est assez privilégié d’animer les weekends parce que tu rentres « directement » dans l’intimité des gens… C’est toujours un peu festif, les fins de semaine, etc. Comment tu vois ça? Exactement comme ça! Comme le gars qui a le privilège de participer à toutes les activités que les gens font la fin de semaine, que ce soit aller reconduire les enfants le matin à un match de soccer, aller faire des courses parce que c’est la rentrée scolaire ou le temps des Fêtes. […] Mon désir dans mes émissions, ç’a toujours été d’être ben proche de mes auditeurs, de leur jaser. Ils savent que je suis comme eux autres avec les mêmes genres de stress, les mêmes frustrations, les mêmes plaisirs, les mêmes bonheurs. J’aime ça sortir aller manger au restaurant, voir mes amis. On est pareils! Y’a pas de différence entre les gens qui m’écoutent et qui je suis. On fait les mêmes activités et j’essaie de les guider et de les divertir et ça marche! Ils m’écrivent, ils sont là, présents. Avec la messagerie texte maintenant, je dois recevoir autour de 5000 messages par jour la fin de semaine. Ça n’a pas de bon sens! C’est sûr qu’on a un accès privilégié; la technologie fait en sorte qu’on peut se parler encore plus rapidement qu’avant. Quand les gens m’écrivent, je leur réponds quasiment instantanément et ça me permet de les renseigner sur ce qui se passe, les accidents, les pépins sur la route, une nouvelle qui sort, etc.

Tu dis que t’es un gars ouvert, que tu aimes aller vers les gens. On dirait que le « star-système » t’a zéro touché! Tu as tellement l’air accessible, toujours prêt à jaser avec tout le monde. As-tu toujours été comme ça? Ouais pas mal! J’ai toujours été un gars qui avait la grande gueule, qui jase avec tout le monde, avec le signe du capitaine sur mon chandail. J’ai toujours aimé ça! Je pense que je suis un bon leader, un bon capitaine qui prêche par l’exemple, c’est-à-dire de ne pas se casser la tête et t’sais, on fait de la radio là, on ne sauve pas des vies. C’est un privilège de faire cette job-là, mais faut pas se prendre pour les sauveurs du monde non plus! Je prends le temps de répondre aux gens. Par exemple, mon compte Instagram est très fort et y’a beaucoup de gens qui prennent le temps de m’écrire et sont toujours surpris que je leur réponde. C’est la moindre des choses! Ça prend beaucoup de mon temps dans une journée, mais je crois que c’est du temps bien investi.

C’est peut-être ton côté saguenéen de toi justement aussi le côté sociable et tout ça… Peut-être! Je suis parti du Saguenay pour Québec quand j’avais cinq ans et sur mon baptistaire, c’est marqué « Lieu de naissance : Chicoutimi », pis je suis fier de ça en maudit. Les gens du Saguenay, je les aime ben, ben gros. Et j’y vais encore 2-3 fois par année et, chaque fois, je me sens bien.

Crédit photo : Patrick Séguin - www.patrickseguin.ca

Tu passes énormément de temps à t’investir dans ton boulot à la radio et dans ces entreprises-là… est-ce qu’il te reste du temps pour « chiller » ou pour faire autre chose? Qu’est-ce que tu fais quand tu as des temps libres? Je fais du sport le plus souvent possible. L’hiver est là et mon sport préféré dans la vie, c’est le ski alpin. Je suis un gars de ville et la montagne de Bromont est à 50 minutes de chez nous. Des fois, je peux avoir un meeting ou un déjeuner d’affaires le matin, vite-vite, et j’ai ensuite quelque chose à 16 h. Ben je vais mettre mes skis dans l’auto et, dès que j’ai fini mon meeting, je m’en vais faire du ski à Bromont, un petit deux heures, je reviens, je prends ma douche et je finis ma journée. J’essaie de me faire masser le plus souvent possible. Ça me fait beaucoup de bien. J’essaie d’y aller une à deux fois par mois parce que je vis à un rythme qui n’a juste pas de maudit bon sens et je ne dors pas super bien. Je sais que mon corps est tendu et il m’envoie des messages. J’ai 47 ans hein, j’en ai pu 24. Un matin humide, je le sais que j’ai pu 20 ans! J’essaie de faire attention. Ma belle façon de décrocher, c’est une table entourée de gens que j’aime, du bon vin, on réinvente le monde et on jase. Pas de téléphones, ils sont déposés, et on parle de hockey, de voyage, d’argent, de cul, d’alcool, de show… Plus tôt je disais que c’était moi qui avais le C sur son chandail, ben c’est souvent moi qui souhaite qu’on passe du temps ensemble pour qu’on se force à se voir. C’est important pour moi. La vie va vite, le temps passe vite. On essaie tous de performer parce qu’on vit dans une société de performance… On se rend compte que lentement, mais sûrement, il y aura un retour vers l’essentiel et les gens vont prendre le temps de vivre et de savourer; déposer son téléphone et juste savourer. Prendre des photos avec nos yeux de ce qui se passe autour de nous…

Février est synonyme de Saint-Valentin Benoît et je me demande quel genre de chum tu es toi au quotidien, avec toutes tes implications ici et là? Je suis quelqu’un pour qui la famille est prioritaire. Je ne suis pas un maniaque d’astrologie, mais tout le monde me dit que, comme je suis cancer, c’est comme ça. Je suis très sensible et orienté vers la famille. Donc j’essaie d’être là le plus possible. On fait une pas pire équipe je te dirais. Les plus vieux sont avec nous une semaine sur deux, donc chaque fois, on essaie de se prendre un petit moment pour nous. J’ai inventé un petit concept il y a quelques années et j’essaie de l’appliquer le plus souvent possible : tu vois nous, à la maison, on est cinq. Mais avant d’être cinq, on était deux. Donc pour être bien dans notre vie de famille, il faut qu’on se prenne nos moments à deux aussi. Parce que si on a ces moments-là, on va être fort dans notre tête après. Mais avant d’être deux, on était un aussi. Donc c’est aussi important pour moi que ma blonde prenne du temps pour aller souper avec ses chums de filles, qu’elle aille magasiner, etc. Pour que, quand elle revient après dans son couple, elle est bien, heureuse. À l’inverse, j’ai besoin de mes temps à moi aussi, j’ai besoin de mon temps avec ma blonde, j’ai besoin de mon temps en famille. On est en 2019, le temps va vite. Si on est capable de trouver un peu de temps à gauche et à droite pour juste balancer les affaires, on devient meilleur dans ce temps-là. Si on se concentre juste sur une affaire, on va se casser la gueule à un moment donné pis on ne s’en rendra même pas compte. Des fois, y’a des affaires qu’on néglige et ça nous pète dans la face.

(Lire l’article complet dans l’édition #161 février 2019 –  www.boutiquesummum.com)

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