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JOURNALISTES SPORTIFS

Chroniqueur Michel Bouchard
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L’époque des scoops de Lulu bien terminée

Lors des dernières années, à de nombreuses occasions, on a fait état de la fameuse transparence des Canadiens de Montréal en ce qui concerne l’information divulguée aux amateurs et aux journalistes. En fait, on devrait plutôt parler de l’opacité de l’organisation. Avec les promesses formulées par la direction du CH à la fin de la campagne 2017-18, l’organisation démontre un peu plus de transparence que par le passé, mais on est encore très loin d’un bar ouvert.

 En ne dévoilant pas la nature de certaines blessures, en étant vague sur une date de retour au jeu d’un joueur ou en gardant secrète une information, même parfois anodine, le Tricolore nourrit les rumeurs et les potins de toutes sortes.

 Les premiers concernés par ce manque de communication entre l’équipe et ses admirateurs sont les journalistes, qui font office de courroie de transmission de l’information entre l’entreprise et sa base de partisans.

La grande coupure

Les informations qui autrefois émanaient d’une certaine proximité entre joueurs et membres de la presse ont perdu de leur authenticité lorsque Bob Gainey a chassé les médias des vols de l’équipe dans la première moitié des années 2000.

Le journaliste Robert Laflamme roule sa bosse depuis longtemps dans les vestiaires de la LNH. Il a commencé à la couverture des Nordiques de Québec de 1989 jusqu’à leur départ vers les montagnes du Colorado, et il a ensuite été affecté à la couverture du Tricolore. « Tout a changé. Auparavant, la relation avec les joueurs était beaucoup plus ouverte, on voyageait avec l’équipe, on côtoyait les joueurs, alors qu’aujourd’hui, les seuls membres des médias admis sur les vols nolisés sont ceux qui détiennent les droits de diffusion. Avant la décision du CH d’écarter les médias des vols, il y avait une loi que tous les journalistes respectaient, soit de ne jamais dévoiler ce qui se passait lors des envolées. »

Cette loi a été transgressée à un certain moment, ce qui a sans doute pesé lourd dans la balance lorsque Gainey a pris la décision de tenir les médias à distance.

Il faut aussi admettre que le nombre de journalistes a beaucoup augmenté au fil des ans. « De 5 ou 6 journalistes, on est passé soudainement à 15, puis à 20, si bien qu’aujourd’hui, on retrouve plus d’une trentaine de personnes affectées à la couverture du club. À l’époque des Nordiques, on pouvait retrouver tout au plus 7 ou 8 membres des médias lors des matchs à domicile », image le journaliste à l’emploi de LNH.com.

Aujourd’hui, les journalistes et les joueurs ne tissent plus de telles attaches, les deux se rencontrent dans les vestiaires, lors de sorties médiatiques, mais sans plus. Les médias demeurent tout de même le lien le plus direct entre le club et ses fans. Les journalistes plus vieux, ceux qui ont connu « l’autre époque », savent fort bien que le CH a manœuvré pour éviter que des joueurs soient trop bavards avec les journalistes. Les Canadiens n’ont jamais aimé qu’une amitié ou une proximité se développe entre athlètes et médias. Et pour cause.

« Les confidences étaient plus courantes à cette époque, puisqu’on pouvait les approcher directement sans avoir à passer par les canaux officiels. Maintenant, les équipes décident à qui on parle, alors qu’il y a 30 ans, on pouvait entrer dans le vestiaire et tous les joueurs y étaient. L’accès aux joueurs est aujourd’hui limité, ils ont cinq minutes à nous consacrer, soit beaucoup moins qu’avant. De plus, les athlètes sont dirigés, on leur apprend à répondre, ils sont coachés. Des réponses préprogrammées, bien souvent », raconte Robert Laflamme.

(Lire l’article complet dans l’édition #163 mai 2019 – www.boutiquesummum.com)

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