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Les jeux drôles, un genre plus difficile qu’il ne parait

Chroniqueur Alexis Le Marec
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Si les jeux vidéo ont l’ambition de faire vivre une grande aventure, ceux destinés à faire rire sont plus rares. Genre plus difficile, certains ont néanmoins leur mission, nous faire rire jusqu’aux larmes. 

Posez-vous deux minutes puis essayez de penser à ce que serait un jeu si vous deviez faire un FPS, un RPG ou un jeu de combat. Pensez les multiples mécaniques et éléments d’histoire. Vous avez plusieurs éléments en tête et même de nombreux. Maintenant, pensez à concevoir un jeu drôle et ce qu’il devrait comporter pour y parvenir, tout en proposant un contenu suffisamment solide pour avoir envie de le finir. Et là on se rend compte que l’exercice est beaucoup plus difficile. Faire rire demande d’abord d’être drôle et pas à moitié. Oubliez les comiques qui vous parlent pipi caca ou de leurs menstruations au bout d’une minute pour tomber rapidement à  bout de souffle faute d’inspiration. Dans les jeux vidéo, nous sommes dans un domaine encore plus difficile puisqu’il faut maîtriser cet humour du début à la fin du jeu, ce qui peut représenter quand même une bonne dizaine d’heures, tout en assurant une jouabilité solide, un bon agencement des niveaux ou encore un placement des ennemis parfait. Il n’est donc pas étonnant que peu se soient essayés au genre, et encore plus qu’ils aient réussi. On peut cependant classer les jeux drôles dans trois catégories. Ceux destinés à faire rire ou qui comportent une bonne grosse dose d’humour du début à la fin. Ceux dont les scènes drôles sont savamment distillées dans l’aventure, et enfin, les jeux en ligne qui provoquent du fun. 

Dans la première catégorie, et de loin la plus difficile, le champion toutes catégories reste South Park The Stick of Truth. Monument de rire et de situations toutes plus malades les unes que les autres et poussant le délire jusqu’à un avortement réalisé sur un homme, on retrouve les créateurs de la série derrière le scénario, mais ils se sont également investis dans plusieurs aspects du jeu, en voulant notamment un RPG qui tienne la route. Il en résulte un titre génial à jouer et complément fou. Pour la petite histoire, le jeu met en scène le FBI et d’autres forces qui pensent que le bâton de vérité avec lequel joue les enfants possède réellement des pouvoirs, et vont tout faire pour s’en emparer. 

South Park reste tout de même le summum de ce genre. Et il n’y avait bien que Trey Parker et Matt Stone rompus depuis des années à faire rire pour relever le défi. Plus léger, Psychonauts 2 distille lui aussi de l’humour tout au long de l’aventure, tout comme Guardians of The Galaxy qui mise sur les répliques entre les personnages. 

Le deuxième type que nous distinguons est les jeux qui comportent de l’humour, plus distillé, qui fait partie de l’ADN, mais dont la construction du scénario ne repose pas principalement sur cet élément. Nous pensons particulièrement aux Gran Theft Auto dont les scènes comiques savamment distillées restent gravées à jamais dans la tête des joueurs. Red Dead Redemption 2 bien que plus sérieux présente aussi des passages incroyablement drôles, mais souvent à aller chercher en se baladant. Si vous avez la chance de tomber sur la scène du Ku Klux Klan qui accueille un nouveau membre, vous risquez de ne jamais l’oublier!

Enfin, l’autre moyen de faire est de concevoir un concept qui déclenche l’hilarité par ses mécaniques. Le meilleur exemple qui nous vient en tête est Among Us. En mettant en avant la fourberie, le jeu est une source continue. Il en va de même pour Smash Bros Melee ou Mario Kart. Sans être drôles dans leur contenu ils deviennent drôles de par les situations qu’ils mettent en scène et entrainent. Nintendo a bien compris que des éléments de compétition et de trahison dans une ambiance bon enfant sont capables de déclencher l’hilarité, d’offrir du fun, et de faire revenir les joueurs.  Il n’est pas étonnant alors que l’humour de situation soit le type dominant dans les jeux vidéo, et puisse même devenir un véritable phénomène à l’image de Fall Guys. En créant des situations cocasses, l’humour provient alors des joueurs et de leurs actions, ce qui devient un vivier illimité de rire. 

En tout cas, si présenter quelque chose de drôle dans un jeu est courant, créer une expérience autour du rire tout en assurant un gameplay solide et en maintenant le ton jusqu’à la fin demande un talent d’écriture et savoir-faire rire tout simplement immense. Voilà pourquoi l’humour est distillé plutôt que d’être omniprésent, et que les jeux destinés à faire rire ne sont pas légion. L’humour reste important, et le choix va plutôt se porter vers un personnage drôle par rapport aux autres antagonistes.

SUGGESTIONS

Wario Ware

le jeu débile de Nintendo propose mille et une épreuves toutes plus ridicules les unes que les autres. Pour les non-initiés, c’est totalement dans l’esprit des jeux TV japonaise basés sur des épreuves totalement ridicules qui ont fait leur succès. Le jeu demande d’accomplir des performances le plus vite possible, comme se rentrer l’index dans le nez, et cela peut vraiment entrainer nombre de situations hilares. 

Worms

 Depuis plus de 20 ans, le concept de Worms a été décliné à toutes les sauces sur toutes les consoles. Il faut dire que ces affrontements de vers jusqu’à quatre à grands coups d’habiletés et animations toutes plus drôles possède une gameplay solide qui a pour effet de vous plonger dans une bulle en dehors du temps et de vous faire jouer des heures sans que l’on s’en rende compte.  

Goat Simulator

Mettons que ce n’est pas le jeu à offrir à un végane. Le principe est simple, catapultez une chèvre ou des dizaines de biquettes dans une ville voire même jusque dans l’espace, et constatez les dégâts. C’est débile à souhait, et donc génial !

Wolfenstein 2 the New Colossus

En plus d’être excellent, the New Colossus comporte des scènes drôles dont une fabuleuse audition pour un rôle en présence d’Hitler. On ne s’attend vraiment pas à voir ça en jeu, mais ID Software l’a fait et de manière énorme. Dommage que l’expérience n’ait pas été réitérée dans la suite Young Blood, mais côté humour, the New Colossus lorsqu’il verse dans le genre est ultra solide. 

Portal 2

Que serait la série Protal sans l’humour dévastateur de GlaDOS ? L’IA devenue tueuse puis qui vous aidera à nouveau est votre seule interlocutrice, sauf qu’elle déteste l’espèce humaine et vous le fait sentir bien fort à coup de remarques assassines qu’elle vous distille de façon non seulement continue, mais en plus sans se répéter. Chapeau bas aux dialoguistes!

The Stanley Parable

Stanley se retrouve seul dans son entreprise. Tous les employés ont disparu, à lui de découvrir ce qui s’est passé. Pour cela il doit obéir aux ordres du narrateur de l’histoire, sauf que si l’on ne suit pas ses consignes, la narration s’adapte à votre comportement puis décide de changer le jeu en conséquence. Le tour de force consiste aussi à avoir implanté des dialogues pour chaque pièce et toutes les situations où l’on pourrait désobéir, ce qui en fait un jeu unique en son genre. 

Tous les jeux Lego

Dès ses débuts avec Star Wars, les jeux Lego ont fait de l’humour une valeur centrale des histoires, n’hésitant pas à réécrire des scènes cultes dans le but de faire rire. La tâche sembla avoir été confiée à des personnes qui devaient tellement bien connaitre les univers dont ils parlaient que cela a tout de suite parlé aux fans qui ont en plus trouvé là un moyen de jouer avec leurs enfants, en plus d’installer un licence forte et pérenne, on appelle ça un triple combo! 

Les Lapins Crétins

Plus enfantin, mais totalement débiles dans leur comportement suicidaire façon toons, les Lapins Crétins sont devenus une institution chez Ubisoft, et la reconnaissance a été telle que même Nintendo a permis à Mario, pourtant chasse très gardée, de cohabiter avec eux le temps de quelques jeux.  

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