Les taux de participation aux élections des « démocraties libérales » ne sont pas en hausse, au contraire. Pourtant les enjeux sont profonds et la polarisation est exacerbée. Est-ce seulement du cynisme? Une réflexion par PolitiGuy!
La dictature, c’est ferme ta gueule; la démocratie, c’est cause toujours. Nous avons tous entendu cet adage dans une version ou une autre. Mais qu’en est-il réellement? À quel degré le vote est réellement un « devoir de citoyen »? C’est ok de se le demander à tout le moins. Plus : c’est sain.
Car nous sommes bombardés de ce genre de choses, que j’appellerais robots à programmer des esprits! « C’est la science », il faut « se battre pour la démocratie en Ukraine », « personne n’est au-dessus de la loi », « les institutions nous protègent », « ce sont nos valeurs », « la diversité est notre force », « sans croissance démographique, qui soignera nos ainés ?», et autres éléments de langage pouvant paraître aller de soi de prime abord, mais qui sont pernicieux quand ils deviennent des crois ou meurs.
Sans contredit, aucun système politique faisant une grande place à l’avis des individus qu’il gouverne ne peut se passer de participation et peut être fort sensible, voire allergique, à un degré élevé de cynisme. Mais, à un certain point, quand ceux qui gouvernent exagèrent, ce cynisme peut devenir salvateur.
Surtout s’il fournit un vent de changement. Mais cela nous mène à une autre question : est-il vraiment possible d’opérer des changements en profondeur de nos jours? Avec une machine de plus en plus tentaculaire, omniprésente et, comme au Québec, dont les travailleurs en viennent à former une masse d’électeurs imbattable imperméable par nature aux réformes, perçues comme autant de menaces à leur gagne-pain, virtuellement aucune! Que ce soit à gauche ou à droite, promettre des réformes est presque suicidaire. Et donc plus personne ne le fait. Et la machine continue d’enfler dans un cycle infernal.
Vu de cette perspective, il peut paraître plutôt futile de faire quelque effort qu’il soit. Et encore pire, quand on voit le degré d’intensité avec lequel les politiciens arrivés enfin au pouvoir tendent à renier leurs engagements dernièrement… François Legault chantant les louanges de l’exploitation de nos ressources dans l’opposition et s’empressant d’interdire l’exploration (oui aussi l’exploitation, mais vraiment également l’exploration, c’est-à-dire de nous permettre de même savoir ce qui se trouve dans notre sous-sol comme hydrocarbures!). Ou mieux, promettant du ménage dans l’appareil, chiffré en plusieurs milliers de coupures de postes, qui a grossit au contraire le gouvernement de plus de 70 000 nouveaux gagnants à la loterie des pensions. Ou Mark Carney et son « elbow’s up », qui se recroqueville ensuite immédiatement devant Donald Trump. Ou son prédécesseur avec son « tiny deficit », qui a doublé la dette du pays en un tournemain. Etc.
Crédit photo : Carl Thériault