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Bruce Lee – Les 50 ans de la mort d’une légende!

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Difficile de croire que 2023 marque déjà le 50e anniversaire de la mort prématurée de Bruce Lee à l’âge de 32 ans. Survenu le 20 juillet, son décès avait causé toute une onde de choc, non seulement en raison de son jeune âge, mais aussi parce qu’il paraissait au sommet de sa forme physique. Il semblait invincible! Quelques semaines après sa mort soudaine, le dernier film complété de Lee, Enter the Dragon, prenait l’affiche le 19 août. Une coproduction d’envergure entre Hollywood et Hong Kong, le film a récolté des recettes mondiales d’un peu plus de 100 000 millions aux guichets à sa sortie initiale, l’un des plus populaires de 1973. C’était la consécration pour Bruce Lee qui rêvait de cette reconnaissance depuis longtemps. Dommage qu’elle lui soit arrivée posthume. Au-delà de cet accomplissement cinématographique, Lee était un homme digne de la Renaissance, aux talents et aux intérêts multiples, déterminé à créer un pont culturel entre l’Asie et l’Amérique. 

L’enfance du « Little Dragon »

Né à San Francisco, Bruce Lee passe sa jeunesse à Hong Kong. Son père, un chanteur d’opéra, l’initie non seulement au cinéma, mais fait de Lee une vedette du grand écran. Baptisé du sobriquet « Little Dragon », il tourne même avec son père dans le film The Kid, en 1950. Avant l’âge de 18 ans, Lee apparaît dans une vingtaine de films qui ne sont toutefois pas d’arts martiaux. Il est introduit à cette discipline à l’adolescence par un ami. Athlète, Lee pratique déjà un peu la boxe, mais ses parents trouvent qu’il se bat trop fréquemment. Ils pensent que suivre un entraînement dans les arts martiaux serait peut-être plus sage, lui offrant une discipline de vie. 

Bruce Lee fréquente la mythique école de Wing Chun du maître de kung-fu Yip Man. Vu ses origines américaines, Lee va subir du racisme de la part des autres élèves qui refusent de s’entraîner avec lui. Ces préjudices seront au cœur de la vie de Lee, alors qu’il sera toujours entre deux mondes : ni véritablement Américain, ni Chinois. Dans cette épreuve, Yip Man prendra Lee sous son aile, lui enseignant personnellement, un exploit dont peu d’étudiants peuvent se vanter. Mais, Lee aime toujours se battre et il se trouve impliqué dans plusieurs combats de rue, dont un contre un fils d’un membre de la mafia locale. Terrible étudiant à l’école, le futur ne s’annonce pas très prometteur pour Lee. Puisque ce dernier possède une citoyenneté américaine, son père l’envoie donc rejoindre sa fille plus âgée à San Francisco. 

Le rêve américain

Après quelques mois chez sa sœur, Lee quitte San Francisco pour Seattle, où il va rejoindre des amis de la famille. Il termine ses études secondaires, puis s’inscrit à l’université de Washington en art dramatique. Parallèlement à ses études, il fonde une première école d’arts martiaux dans laquelle il enseigne le kung-fu à des amis. En 1964, il quitte pour Oakland, où il fonde une seconde école. C’est à cet endroit qu’il fait la rencontre d’Ed Parker, le fondateur du karaté Kenpo. Celui-ci l’invite à son prestigieux tournoi de Long Beach, au sud de Los Angeles. C’est à ce tournoi que Lee, dont les images ont été filmées, exécutent quelques prouesses époustouflantes : il fait des push-ups à l’aide de deux doigts, utilisant uniquement le pouce et l’index d’une main, et son fameux coup de poing placé à un pouce de la cage thoracique de son adversaire. Il émerveille le producteur William Dozier, présent dans la salle. Celui-ci invite Lee à Hollywood, mais le projet (une série télévisée sur le fils du célèbre détective privé Charlie Chan) ne se concrétise pas. Le succès se pointe enfin pour Lee alors qu’il décroche le rôle de Kato dans la série The Green Hornet. Dans la série, Lee incarne le majordome d’un justicier. C’est la première fois que les arts martiaux asiatiques sont mis de l’avant pour le grand public américain. Cependant, l’acteur doit convaincre le réalisateur de conserver son style de combat alors que ce dernier préconise une approche plus traditionnelle de pugilat. 

SI Lee attire l’attention, les cotes d’écoutes ne sont toutefois pas au rendez-vous. L’émission sera retirée des ondes seulement après une année avec un total de 26 épisodes. 

La création du jeet kune do

Malgré sa présence remarquée dans The Green Hornet, le travail tarde à venir pour Lee. Il fait quelques apparitions ici et là, mais n’a rien de très constant. Désormais marié et père d’un enfant, Brandon (qui décédera tragiquement à son tour en 1993 sur le plateau de tournage du film The Crow), Lee décide d’offrir à nouveau des cours d’arts martiaux. Mais, désenchanté par le style traditionnel chinois, il penche vers une nouvelle méthode plus efficace et moins monolithique. Il recherche un art martial axé sur l’efficacité, la rapidité et l’inventivité. Éblouis par les prouesses athlétiques du boxeur Muhammad Ali, Lee infuse à sa nouvelle création, le jeet kune do ou « la voie du poing qui intercepte » des éléments de boxe et d’escrime en plus d’influences du wing chun, de judo et de jiujitsu. 

 

Parmi ses élèves, on y retrouve quelques personnalités d’Hollywood, comme Steve McQueen, James Coburn, Roman Polanski et Sharon Tate. D’ailleurs, Lee sera même un instant un suspect dans le dossier de l’assassinat horrifique de Tate, finalement commis par des membres de la secte de Charles Manson. 

La déception d’Hollywood

Tout en donnant ses cours et agissant comme chorégraphes de scènes de combat dans des films, Lee essaie de retrouver un rôle pertinent à Hollywood. Il développe même ses propres projets, dont un film avec le scénariste Stirling Silliphant, qui est aussi son élève, et James Coburn. Le trio circule le projet The Silent Flute, un film d’arts martiaux fantastiques qui verra finalement le jour en 1978 sous le titre Circle of Iron avec David Carradine. Ce même Carradine sera la cause du départ de Lee d’Hollywood. Depuis quelques années, il cherchait à développer une série à propos d’un moine Shaolin guerrier qui vit des aventures dans le Far West. Finalement, le projet voit le jour avec la Warner Brothers, mais le studio écarte Lee sans lui donner le moindre crédit et, pour ajouter l’insulte à l’injure, on offre le rôle à David Carradine, un blanc qui ne pratiquait aucun art martial à l’époque. Si Lee comprend la raison économique derrière cette décision, il se butte continuellement à une résistance d’embaucher un acteur asiatique dans un rôle principal. Amer par son incapacité à faire décoller ses idées, il subit une énorme déception. C’est le producteur Fred Weintraub qui lui suggère d’aller tourner un film à Hong Kong afin de prouver à Hollywood ce dont qu’il est capable. Lee déménage donc sa famille afin de tenter l’aventure.  

La naissance d’une star

Sans le savoir, le comédien était devenu une incroyable vedette à Hong Kong grâce à son rôle de Kato. Il n’a donc pas été difficile pour lui de signer un contrat de deux films avec le légendaire studio Golden Harvest. Le premier, The Big Boss (Fists of Fury aux États-Unis), fracasse les records aux guichets locaux. L’année suivante, il connaît un encore plus grand succès avec Fist of Fury (The Chinese Connection). En l’espace de six mois, Lee devient la star de cinéma la plus populaire d’Hong Kong. Son contrat initial venu à terme, il signe un nouveau pacte qui lui permet de non seulement garder le contrôle créatif sur ses films, mais il en devient également le scénariste et réalisateur.  

Lee met rapidement en chantier The Way of the Dragon (Return of the Dragon) dans lequel il tourne une des scènes de combat les plus emblématiques du cinéma. La séquence finale du film se déroule dans le Colisée de Rome dans un combat digne des plus grands gladiateurs entre les personnages de Bruce Lee et de Chuck Norris. Norris, un champion de karaté qui faisait ses débuts à l’écran, s’est lié d’amitié avec Lee à la suite de leur rencontre au tournoi de Long Beach de 1964. En plus de sa personnalité charismatique et de combats époustouflants, le succès des films de Bruce Lee repose aussi en bonne partie sur les codes du western où ce dernier incarne toujours un rôle du type de cowboy justicier errant qui répare les torts et qui protège les plus vulnérables contre les oppresseurs, soit des narcotrafiquants, le crime organisé ou même l’envahisseur japonais. 

Lee enchaîne avec Game of Death qui montrera l’acteur avec son célèbre costume jaune que Tarantino reprendra pour Uma Thurman dans le premier Kill Bill. Dans ce film, Lee affronte un adversaire dans un combat encore plus grandiose : Kareem Abdul-Jabar. Le joueur étoile de basketball est un ancien étudiant de Lee du temps de ses années universitaires à UCLA. Avant même qu’il ne termine le tournage, Lee se voit enfin offrir son projet de rêve : celui de tenir la tête d’affiche dans une grande production américaine. Le Studio Warner qui, ironiquement, prépare la série Kung Fu, lui propose le film Enter the Dragon. Lee incarne un expert en arts martiaux chargé d’infiltrer une organisation de narcotrafiquants pour le compte des services secrets britanniques lors d’un tournoi secret tenu sur une petite île. Ce film comporte les scènes d’arts martiaux parmi les plus spectaculaires jusqu’à présent filmées. 

La consécration posthume

Le 10 mai 1973, après une séance de post-synchronisation sur le film Enter the Dragon, Bruce Lee s’écroule en studio. Il est transporté d’urgence à l’hôpital baptiste d’Hong Kong. On lui diagnostique un œdème cérébral, une accumulation ou un excès de liquide dans les tissus du cerveau, provoquant de gros maux de têtes et même des crises d’épilepsie. L’équipe médicale réussit à contenir le gonflement de son cerveau et il s’en sort sans séquelles. Mais, le 20 juillet, un nouvel épisode se produit alors que le comédien se trouve à la demeure de la comédienne Betty Ting Pei pour une rencontre concernant la reprise du tournage de Game of Death. Souffrant d’une migraine, Lee prend un anti-douleur, puis va faire une sieste afin de se reposer. Malheureusement, il ne se réveillera plus. Pei découvre le corps inanimé de Lee quelques heures plus tard et sa mort est prononcée à son arrivée à l’hôpital. Il a souffert des mêmes symptômes que ceux de la première attaque. Puisque la cause officielle de décès est plutôt vague, plusieurs conspirations commencent à circuler : tué par la mafia chinoise, par un clan d’arts martiaux adverse, par un sortilège! Imaginez avec les médias sociaux tout le cirque médiatique que ça aurait causé aujourd’hui! Finalement, au-delà de l’œdème cérébral, une réaction allergique à l’une des composantes de l’anti-douleur semble être la cause réelle. Bien qu’en 2022, une étude récente évoque la cause probable de l’œdème : un régime strict en consommation d’eau qui lui aurait fait souffrir d’hyponatrémie, soit un manque de sodium dans le sang.

Enter the Dragon prend l’affiche le 19 août et, porté par la curiosité qu’était Bruce Lee pour le public américain, le film jouit d’un bouche-à-oreille incroyable. L’acteur devient un véritable phénomène de la culture populaire qui propulsera les arts martiaux à travers le monde. Même James Bond ne pourra résister à la tendance alors que Roger Moore fera quelques combats de karaté dans The Man with the Golden Gun en 1974. 

Encore aujourd’hui, l’héritage de Bruce Lee se fait sentir en Jackie Chan, en Jet Li et en Donnie Yen, qui ont suivi ses pas mais, aussi, toute une génération de vedettes d’arts martiaux internationaux, dont Chuck Norris, Steven Seagal et Jean-Claude Van Damme. Et, pour les amateurs de ce type de films, la perte de Lee dans la fleur de l’âge ne peut que nous laisser rêver jusqu’où il aurait pu amener le genre.  

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