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Jeux vidéo et cinéma, un mariage presque impossible?

Chroniqueur Alexis Le Marec
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Mario Bros, Street Fighter, Resident Evil ou encore Tomb Raider : on ne compte plus les jeux vidéo devenus navets une fois portés à l’écran. Heureusement, après des décennies de massacre, il y a enfin de l’espoir.

Si vous êtes joueur, l’industrie du cinéma méprise votre culture à l’inverse de votre portefeuille. La raison est la même qui a prôné l’infériorité du jazz, des comics, du hard rock ou encore des mangas : l’élitisme de personnes ou d’un milieu, en l’occurrence ici le cinéma, qui pense son art au firmament de l’avant-garde de l’humanité.

Reconnaître le début du travail

Avant les années 90, ces deux genres étaient bien séparés. On pouvait réaliser quelques films en rapport avec les jeux vidéo comme The Wizard, Tron, Buckaroo Banzai ou encore WarGames, mais il faudra attendre que le nombre de joueurs grandisse et que des jeux se vendent régulièrement par millions pour voir l’industrie du cinéma s’intéresser aux jeux vidéo.

Malheureusement, tout a débuté dans la douleur. Il faut dire qu’avec un joueur souvent adolescent et considéré comme un attardé en puissance par la production, on n’a pas vraiment de grandes exigences. « Mettons Mario ou Street Fighter sur une affiche et l’on est sûr de faire des recettes! » C’est l’idée qui a motivé les productions des années 90. Conséquence : Mario Bros fut considéré comme un étron intergalactique et Street Fighter s’avéra le tombeau de Van Damme dont l’aura perdit 100 000 points de charisme.

À cette époque, Nintendo et autres Capcom ne savaient pas faire de cinéma et se contentaient d’en mettre le fardeau sur les épaules de producteurs qui se fichaient des jeux. Nintendo ne se souciait même pas de l’image de Mario en dehors de ses productions. Il n’existait pas non plus cette idée de convergence où, par exemple, un joueur majeur comme Warner saurait faire du film et des jeux. C’est d’ailleurs un certain Warner qui fit le premier bon pas avec Mortal Kombat qui, malgré ses défauts, présentait un univers qui respectait le jeu.

En direction d’un public plus adulte

Au début des années 2000, les mentalités ont évolué. Les producteurs ont compris que d’américaniser un jeu et de le concevoir à l’intention des enfants n’est pas la meilleure chose à faire. C’est le moment de sortir Tomb Raider avec Angelina Jolie et de débuter la saga Resident Evil avec Milla Jovovich. Les scénarios sont un peu plus évolués, les moyens sont là, et Jolie colle bien au personnage de Lara Croft. On aura également droit dans la saga Resident Evil à quelques idées réussies comme la base sous-marine d’Umbrella.

Du côté de l’Allemagne, un certain Uwe Boll profite du système de subvention du cinéma germanique pour adapter des jeux en film. House of the Dead, BloodRayne : il enchaîne les navets jusqu’à délivrer un certain Postal pourvu d’une critique sociale qui tient la route.

Depuis les années 2010, les éditeurs ont compris qu’ils devaient prendre les choses en main. Enfin, du moins en théorie. Assassin’s Creed d’Ubisoft est un ratage complet. Pourvu d’une histoire sûrement écrite sous acide, le film est un succès critique auprès des plus fidèles employés d’Ubisoft et un navet pour le reste de la planète. Tomb Raider a au moins eu le mérite d’obtenir des avis divisés. Convenu et avec une héroïne décriée malgré son talent dans d’autres productions, mais à mille lieues de Lara Croft, s’il a été descendu par les joueurs, il a cependant attiré le grand public.

Un vivier formidable

Face à des films qui respectent peu les héros et l’univers dont ils sont issus, l’espoir est venu de Détective Pikachu. Si ce n’est pas le film de l’année, son originalité lui a valu l’approbation des joueurs. À l’opposé, les réactions moqueuses et unanimes face au nouveau design complètement raté de Sonic ont poussé la production à décaler la sortie du film pour le modéliser à nouveau tel qu’il est dans le jeu. Tout cela tend à prouver que Sega est encore capable de se faire hara-kiri si ses fans ne viennent pas à la rescousse pour l’en empêcher.

Cependant, Netflix pourrait peut-être changer la donne. Le diffuseur veut proposer une adaptation de The Division et le succès de Witcher 3 a entraîné une adaptation des romans. Il y a du haut comme du bas chez Netflix, mais s’il remporte son pari et que les scénarios sont plus proches d’un Mindhunter ou Altered Carbon que d’un Sense8 ou The OA, d’autres studios pourraient franchir le pas et profiter de son savoir-faire acquis au fil des années. En tout cas, les jeux vidéo représentent un vivier formidable de personnages et d’univers, mais il reste au cinéma à comprendre encore comment fonctionnent les joueurs.

Suggestions

Vous le devinerez, les films tirés de jeux que nous vous recommandons sont des films d’animation. Et si vous voulez retrouver vos films préférés en jeu, on a également pensé à vous.

FILMS

Warcraft : Le commencement (2016)

Ce n’est pas le film du siècle, mais il s’écoute très bien et respecte à la lettre l’univers de Warcraft. Blizzard oblige, la société a elle-même produit le film afin de sortir quelque chose de fidèle à son jeu. Bref, c’est le film d’un studio de jeux fait pour les joueurs, et on adore.

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