C’est le temps des pommes, vous diront certains enthousiastes de cette sortie désormais si populaire! Pour d’autres, c’est un temps comme un autre pour observer avec amusement la propension de plusieurs à se garocher dans des « line-ups ».
Car, ce n’est pas la seule chose pour laquelle il convient de se surprendre de voir ainsi des gens devenir volontaires d’être de patients petits écoliers qu’on met en rang, pour des récompenses fades ou éphémères.
Je crois qu’il faudrait faire une étude sociologique, voire psychologique, pour tenter de comprendre ce qui, exemple, a poussé des milliers de badauds à faire la file pour manger des poutines qu’un influenceur plutôt anodin a trouvé à son goût. Même chose pour le pont de l’île d’Orléans qui ploie sous les nombreux cueilleurs d’un jour pendant cette saison qui pourtant a tellement plus à offrir.
Ça me fait penser aux files nouvellement si grandes pour prendre des « selfies » dans les musées, comme au Louvre, où on s’agglutine en attendant d’avoir accès à la zone selfie avec la Joconde.
Il y a aussi les festivals, comme le FEQ, qui deviennent finalement des festivals de l’attente en ligne. Et ça commence d’ailleurs en ligne, c’est-à-dire sur Internet, des mois à l’avance. Les gens attendent dans des files virtuelles. Et, le jour venu, se jettent dans le trafic pour attendre de se stationner. Puis attendre pour entrer sur le site. Puis attendent en file pour un rafraîchissement. Puis pour l’évacuer aux toilettes! Sans compter l’attente pour repartir. Encore pire si c’est en transport en commun. Le tout pour souvent avoir passé la majeure partie du spectacle à filmer avec son cellulaire un artiste futile et fade.
Crédit photo : Carl Thériault
