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UBI SOFT ENTERTAINMENT DEVINT UBISOFT

Chroniqueur Alexis Le Marec
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Toujours menée par la famille Guillemot, et en particulier Yves Guillemot, qui aurait pu prédire que cette petite entreprise bretonne de distribution de logiciels fondée dans les années 80 allait devenir le troisième éditeur mondial de jeux vidéo? À l’origine, les cinq frères Guillemot sont à la recherche de nouveaux débouchés, l’entreprise familiale en commercialisation de produits de sol se porte bien, mais cela ne semble pas attirer les enfants de feu Marcel Guillemot, leur père.

En 1986, après ses études aux États-Unis, Yves Guillemot fonde Ubi Soft Entertainment avec ses quatre frères à Carentoir, en Bretagne. À l’origine, cette société distribue des jeux en France. Le marché des jeux vidéo n’est pas encore mature, et de nombreux développeurs cherchent des distributeurs. En pouvant couvrir la France, l’Angleterre et l’Allemagne, les trois plus gros marchés européens, Ubisoft engrange les bénéfices et a les moyens de se lancer dans le développement de ses propres jeux 16 bits.

En 1996, Ubisoft Annecy et Ubisoft Montpellier voient le jour en France, tandis qu’ouvre son deuxième studio à l’international, Ubisoft Shanghai.

À cette époque, on ne parle pas de studios. Une équipe de trois personnes suffit pour développer un jeu de A à Z. Il faudra attendre 1992 pour qu’Ubisoft ouvre ses deux premiers studios de développement, le premier situé à Montreuil aux portes de Paris, tandis que le deuxième est à Bucarest, en Roumanie.

En 1995, la consécration tant attendue avec l’arrivée de Rayman, créé par Michel Ancel. Son personnage devient un véritable phénomène aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord, permettant à Ubisoft de se développer toujours plus. En 1996, Ubisoft Annecy et Ubisoft Montpellier voient le jour en France, tandis qu’ouvre son deuxième studio à l’international, Ubisoft Shanghai.

À la fin des années 90, le Québec voit le développement des nouvelles technologies, tandis que la Belle Province a besoin de se relancer économiquement. Les jeux vidéo sont un secteur encore marginal dans de nombreux pays, vus comme la nouvelle culture incomprise comme le furent les comic books ou le rock en leur temps. Le Québec se rend néanmoins compte qu’il peut attirer des éditeurs et leur permettre de se développer. Ainsi sont créés les crédits d’impôt, et Ubisoft en tant que cousin de France voit tout l’intérêt de venir s’installer au Québec. D’abord financièrement, bien sûr, mais pas seulement ça.

L’arrivée de la 3D et des jeux mettant en scène des histoires plus complexes demande des développeurs pouvant faire le pont entre la complexité européenne et l’action nord-américaine. Les Québécois parlent français et comprennent mieux l’Europe, tout en ayant intégré les codes de la culture anglaise. D’autre part, il y a un parterre de jeunes talents locaux, même si Ubisoft devra lutter pour engager des programmeurs, allant même débaucher jusque dans l’industrie de la scierie. Les succès montréalais ne tardent pas à arriver : Splinter Cell, Prince of Persia, suivi cinq ans plus tard par Assassin’s Creed. Entre-temps, Ubisoft Montréal s’est développé et compte plus de 2000 employés.

Malgré cette infrastructure, Ubisoft Montréal ressent les besoins de s’appuyer sur un studio proche, tandis qu’Ubisoft voit de nombreux talents à Québec. De là naîtra Ubisoft Québec en 2005

Malgré cette infrastructure, Ubisoft Montréal ressent les besoins de s’appuyer sur un studio proche, tandis qu’Ubisoft voit de nombreux talents à Québec. De là naîtra Ubisoft Québec en 2005. D’abord cantonné comme support, le studio se voit rapidement confier des projets comme la version Wii de Prince of Persia, mais a su sortir plusieurs hits comme Assassin’s Creed Rogue et Odyssey, ou encore For Honor.

L’une des grandes forces d’Ubisoft repose dans sa capacité à fournir des technologies innovantes à l’interne. Les moteurs 3D faits maison sont conçus en fonction des jeux, et ont souvent introduit des avancées, comme la gestion de la lumière dans Splinter Cell aux empreintes de pas laissées même sur le capot d’un char dans The Division. Du fait de sa position unique, Ubisoft Montréal joue un rôle important au sein du groupe y compris pour son infrastructure de serveurs, où tout y est centralisé. Pour la petite histoire, le studio de Montréal a un statut juridique faisant qu’il ne peut être racheté en cas d’OPA d’un compétiteur. En résumé, si demain vous décidez d’acheter toutes les actions Ubi pour posséder leurs studios, vous n’aurez pas leurs serveurs ni les studios d’Ubisoft Montréal. Electronic Arts s’est d’ailleurs cassé les dents en voulant racheter Ubisoft. En 2017, le Français Vivendi, qui possédait précédemment Activision, s’y est essayé aussi et aurait pu réussir, mais le succès d’Assassin’s Creed Origins a entraîné une montée des actions Ubisoft, qui ont fini par le faire abandonner.

SUGGESTIONS

Ces séries d’Ubisoft lui assurent le succès depuis des années, sans compter les nouvelles licences parfois lancées, comme The Divsion. Eh oui, il en manque, mais il n’y avait de place que pour huit.

Rayman

Voilà le personnage par qui Ubisoft est devenu Ubisoft, qui a été reconnu à l’international. Vingt ans après sa création, le dernier épisode en date, Rayman Legends, est un jeu qui a réussi à se renouveler en proposant une aventure exceptionnelle, à jouer cependant sur Wii U ou Switch de préférence.

Just Dance

Semblant de rien, Just Dance réalise un double record. Chaque année, il fait un carton plein côté ventes, et a enterré les ténors du genre et autres Guitar Hero. C’est un titre avec du fun immédiat et, avouons-le, il suffit de secouer et de tapoter un peu n’importe comment, mais ça fonctionne et c’est pour cela qu’année après année, il reste aussi populaire.

Les Lapins crétins

Servis à toutes les sauces, y compris avec Mario, les Lapins crétins sont l’un des emblèmes d’Ubisoft au même titre que Rayman. On les retrouve même dans un excellent jeu vous apprenant à coder, bref, aussi longtemps qu’ils garderont leur esprit profondément crétin qui parvient à faire rire, leur succès est assuré.

Assassin’s Creed

À la base, il s’appelait Prince of Persia, et devait renouveler la série éponyme. Ubisoft s’est dit qu’il y avait là plutôt de quoi lancer une nouvelle grande licence. On connaît la suite, le jeu propose, à chaque épisode, une visite en règle du passé avec un réel souci historique.

Rainbow Six

Rapidement, la série s’est imposée chez les amateurs d’infiltration dans les années 2000. À 1000 lieux des Unreal et Quake, R6 a apporté tout un genre, et R6 Siege avec ses 35 millions de joueurs s’impose désormais en ligne.

Beyond Good and Evil

Extrêmement novateur à son lancement, en plus d’être un jeu exceptionnel et prenant, BGE n’a pas eu le succès mérité. Qu’à cela ne tienne, 20 ans après, le deuxième opus arrive enfin et devrait proposer un très haut niveau graphique.

Splinter Cell

Créé à Montréal, l’agent Sam Fisher a connu plus de hauts que de bas dans sa carrière. D’ailleurs si vous voyez passer Blacklist, et encore plus en coop, vous pouvez l’acheter les yeux fermés. On aimerait tout de même le revoir bientôt!

Prince of Persia

Après une absence de plus de 10 ans, le prince de Perse devrait enfin revenir dans des aventures plutôt dans l’ambiance de l’excellente trilogie qui s’était illustrée sur Xbox, Game Cube et PS2. Son renouveau sur Xbox 360 avait déçu, mais en revenant à l’esprit de sa trilogie, Ubisoft pourrait réaliser des ventes record.

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