Captain America : 85 ans de lutte contre la tyrannie

Captain America est indissociable du groupe The Avengers. Après tout, il en est pratiquement leur meneur depuis leur début en 1964 par Marvel Comics. Armé de son fidèle bouclier, le super soldat aux forces surhumaines a effectivement fait son apparition dans l’univers Marvel dans le quatrième numéro de la série. Mais, la création de Joe Simon et de Jack Kirby existait depuis plusieurs années déjà. Si les superhéros de l’âge d’or de la bande dessinée américaine sont nés pendant les années 30 et la Grande Dépression, Captain America est le premier créé spécifiquement en réaction à la Seconde Guerre mondiale.

Tous deux Juifs, le scénariste Joe Simon et l’illustrateur Jack Kirby s’inquiètent de la montée du nazisme non seulement en Europe mais, également, en Amérique. Des sympathisants d’Hitler se réunissaient sans gêne dans des rallyes à des endroits comme le Madison Square Garden à New York. Frustrés par le manque d’engagement du gouvernement américain à combattre les Allemands, ils décident de créer un personnage qui fera face à cette nouvelle menace envers la démocratie. De plus, Adolf Hitler serait son ennemi juré, bien que ce rôle soit rapidement incarné par le Red Skull. Pour une première fois, un superhéros interviendrait dans la situation politique mondiale. Ses créateurs veulent un héros vertueux et pleinement dévoué à sa cause. Ils s’inspirent davantage de l’optimisme de Superman que du côté ténébreux de Batman. Ainsi vient au monde Captain America.

Ce nouveau personnage débute ses aventures dans le premier numéro de la bande dessinée Captain America Comics, publiée par l’éditeur Timely Comics en décembre 1940. Ce n’est qu’en 1961 que Timely Comics deviendra la nouvelle entité Marvel Comics. Dès ce numéro, on y présente les origines de Captain America, celle de Steve Rogers, un jeune homme au cœur pur, mais trop frêle pour servir dans l’armée. Simon et Kirby vont confesser que, pour eux, la transformation de Steve Rogers en superhumain grâce à un sérum n’était que prétexte pour arriver plus tôt à l’action. Il n’y avait pas de grands commentaires sociaux. Après coup, on peut quand même se poser quelques questions de l’usage de ce qui est carrément des stéroïdes. L’aspect physique de Rogers, blondinet et aux yeux bleus, représente l’idéal nazi. Pour plusieurs analystes, cette dichotomie est très importante, car c’est justement un point central à la bd : Steve Rogers à l’apparence de cet idéal, mais il ne l’incarne pas sur le plan idéologique.