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MIKE WARD : Noir sur blanc

Chroniqueur Nathacha Gilbert
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L’humoriste est en pleine tournée de son nouveau spectacle

On devait être en novembre quand j’ai acheté des billets pour aller voir Noir, le nouveau spectacle de Mike Ward, avec mon chum. Avec le lancement de son nouveau one man show, je me suis dit qu’une entrevue dans SUMMUM allait de soi et quoi de mieux que de joindre l’utile à l’agréable : j’ai rencontré Mike juste avant sa prestation à Québec, début février.

Mike, j’ai lu que c’est la 5e représentation de ton show Noir ce soir [NDLR : Le samedi 2 février 2019]. En fait, c’est ma quatrième ou cinquième. J’ai joué une grosse partie de mon show à Moncton dans le cadre d’un festival [dans les derniers jours]. Donc, c’est pas mal mon cinquième. Fait que c’est le début, début, de la tournée.

À quel point Noir va être différent entre le début et la fin de la tournée? Ça change tout le temps vraiment beaucoup. L’essence reste à peu près pareille, mais on dirait que l’humour, pas que ça ne vieillit pas bien, mais un numéro qui marche beaucoup aujourd’hui, peut-être que, dans six mois, il va moins marcher. Peut-être que, dans un an, il ne marchera plus, alors j’vais le couper et le remplacer par quelque chose d’autre. Mais, à date, je pense tout ce que j’ai, j’vais être capable de « tougher » la tournée avec.

Il ne faut pas trop se coller sur l’actualité, j’imagine? J’ai deux trucs sur l’actualité, mais en même temps, ce n’est pas vraiment de l’actualité comme telle. Je parle un peu de mon procès. Mais ça, j’en parle vu que c’est actuel, mais même dans un an, le monde ne se dira pas : « Ben là, reviens-en! », vu que c’est arrivé à moi. Et j’ai un numéro sur tout le monde que je connaissais dans le mouvement #metoo, comme Éric Salvail, Gilbert Rozon, comment moi j’ai perçu ça. Fait que ça, c’est moins d’actualité pis ça va l’être encore moins dans un an… L’angle du numéro, c’est surtout le fait que j’ai jamais rien vu de ça. Pis ma blonde a travaillé chez Juste pour rire pis c’est moi qui l’ai fait renter là. Des fois, il y en a qui disaient : « Ah, le monde le savait. » Tabarnak, si je le savais, penses-tu j’aurais appelé Juste pour rire pour leur dire : « Hey, ma blonde pourrais-tu aller travailler chez vous? » Tu mets pas quelqu’un que t’aimes en danger t’sais.

Mais t’sais en même temps, c’est la blonde à Mike Ward, alors elle était peut-être intouchable… (Il réfléchit) Ben si je me fie aux rumeurs que j’ai entendues après pis tout ce qui est sorti dans les journaux, je pense qu’il n’y avait personne d’intouchable. Si t’es capable de pogner la noune à une fille de 14 ans, je pense que t’es capable d’essayer de passer le doigt à la blonde de Mike Ward.

Tu as dit que la tournée, même si la demande allait être là, serait plus courte que 400 shows. Pourquoi? Oui, elle va être plus courte. C’est parce que je fais de plus en plus de shows en anglais pis j’ai remarqué que, chaque fois que je pars en tournée en français au Québec, mon calendrier se « loade » tellement qu’aussitôt qu’on a des offres, je ne peux pas. Comme là, dans deux semaines, je participe à un festival d’humour à Aston. Ils m’ont invité, mais si j’avais « loadé » mon mois, je n’aurais pas pu y aller. Fait qu’on veut faire moins de shows par mois et une tournée plus courte pour pas m’écœurer.

Dans la pub qu’on entend présentement à la radio, ça dit : « Je l’aime ta ville, mais une fois, pas deux. » Pis la semaine prochaine, tu reviens ici! (Rires) Oui, mais ça c’est une pub que j’ai faite pour [les shows] en région.

Québec, c’est une région? (Rires) Non, non! Québec n’est pas une région. Dans ma tête, c’était genre pour Chicoutimi, Sherbrooke, Trois-Rivières. Je ne savais pas… [qu’elle jouerait ici] Peut-être même que ça joue à Montréal. C’est absurde, je suis 20 soirs au Club Soda; le monde va se dire : « Ben là, t’aimes pas venir nous voir, mais tu viens souvent j’trouve. » (Rires) J’ai de la demande. Le monde m’aime, mais j’ai un marché quand même vraiment ciblé. Fait que si j’y vais une fois, je suis capable de remplir n’importe quelle salle dans n’importe quelle ville au Québec au moins une couple de fois. Une fois, je sais que ça va être plein à craquer pis que la deuxième fois, si c’est à moitié plein, je veux pas après dire : « Ah, ça vend pas tant que ça. » J’aime mieux juste dire : « Hey, c’est le fun, j’suis allé à Chicoutimi, c’était plein; j’suis allé à Trois-Rivières, c’était plein. » J’ai jamais vraiment étiré tant que ça mes shows, mais la dernière tournée, on est allés, par exemple, une fois de trop à Sherbrooke. Pis c’était pas parce que j’étais moins populaire, c’est juste qu’un moment donné, ce sont des jokes « hard », alors j’peux pas vendre 700 000 billets uniquement en faisant des jokes d’inceste.

Il doit y avoir moins de personnes âgées? Un peu moins, mais là, ça commence… C’est drôle t’sais. Ça fait tellement longtemps que je fais ça, y’a plein de vieux. Mettons que, dans l’temps, mon public cible c’était – on va dire – les 25-45 ans. Mais ça fait 25 ans que je fais ça, donc le gars de 44 ans… y’a 25 ans de plus, donc là y’a 70!

[…]

Penses-tu que Noir, c’est le meilleur show que t’as fait dans ta carrière justement pour tout ce que ça implique? J’vais pouvoir te le dire dans six mois… J’pense que, à date, mon meilleur show, c’était Mike Ward s’eXpose. Pis au début, il n’était pas… [Il réfléchit] Pas qu’il était pas bon, mais, des fois, y’a des shows que t’écris pis qui évoluent jamais, ils restent pareil. Moi, j’aime les shows qui évoluent pis qui changent… J’ai hâte de voir où ce show-là va m’amener. C’est absurde à dire, c’est moi qui écris tout, mais on dirait que c’est le show qui décide.

[…]

Crédit photo : Courtoisie Michel Grenier

Roast Battle : Le grand duel vient de commencer à Ztélé. T’en as fait des roasts aux États-Unis, non? Ouais, ils ont fait le pilote pour la version qu’il y a eue à télé à Just For Laugh pis c’était une compétition : ils prenaient quelques humoristes américains, quelques humoristes britanniques et quelques humoristes canadiens. J’étais un des Canadiens sur le show.

Est-ce plus le fun être roaster ou juge? C’est vraiment plus le fun être juge. J’suis pas bon en roast parce que je suis trop une victime facile. Quelqu’un qui n’est pas connu, tu peux juste t’attaquer à son physique ou à comment il est habillé. Tandis que moi… j’ai 1000 affaires. Tu peux faire des jokes sur Jérémy, Cédrika, sur Testostérone, sur mes shows à MusiquePlus. T’sais, tu peux faire des jokes comme j’ai l’air d’une lesbienne ou de Kim Jung Un… Non, mais t’sais, y’a du jus en esti! Tandis qu’Alex Barrette, même si y’est ben connu, tu vas faire des jokes sur Atomes crochus.

Pis Taxi payant. Ouin. C’est ça que je voyais quand je voyais du monde se « roaster ». Il y en a qui sont des victimes parfaites. Y’a du monde comme Julien Tremblay, je trouve qu’il était facile à « roaster » parce que ça fait plus longtemps qu’il fait ça comparativement à quelqu’un comme Pierre-Yves Roy-Desmarais, il est assez « nouveau ». Il est nouveau pis c’est un beau bonhomme, mais il est pas assez beau pour que tu fasses des jokes là-dessus, t’sais c’est juste un beau gars. Fait que t’sais, c’est mieux de « roaster » un gros, un laid, etc. Dans le pilote, dans l’audition, ben y avait Preach qui était contre Mélanie Couture pis ça, c’était vraiment un beau roast. […] Pis dans la saison, il y en a une couple que j’ai fait : « Criss que c’était bon. ». Le combat Arnaud Soly pis Mélanie Couture [Mélanie avait gagné], ça en était un qu’après, j’ai fait : « Ah, calisse, Arnaud aurait dû gagner. » Pis après, j’y ai repensé pis j’ai fait : « Ah non, je suis dans le champ, c’est Mélanie qui devait gagner ». J’y ai repensé pendant 3-4 jours.

C’est si dur que ça? Je pensais que ça allait être ben facile. Je ne juge pas leur carrière, je juge juste un match. Mais après, j’y repensais trop.

C’est le seul combat qui t’a embêté comme ça? Celui-là, j’ai dit après le combat qu’Arnaud avait les deux meilleurs gags que j’avais entendus de ma vie. Je l’ai pas fait gagner parce que c’était juste des jokes de gros qu’il avait. Mélanie était allée dans quatre zones différentes. Fait que j’y ai donné à elle, mais après, c’est José Gaudet qui m’a dit : « Voyons criss, tu viens de dire que c’est les deux meilleures jokes que t’as entendues de ta vie pis tu le fais perdre. » J’me trouvais cave pis j’me disais que c’est lui qui aurait dû gagner. Après, je me sentais comme : « Je suis ben une marde de dire ça esti. Ben non, c’est Mélanie qui gagne. » On dirait que je m’obstinais dans ma tête.

(Lire l’article complet dans l’édition #162 mars/avril 2019 – www.boutiquesummum.com)

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